Dominatrice en Formule 1 depuis le début de l’ère hybride, Mercedes F1 espérait profiter du nouveau règlement de cette saison 2022 pour écrire une nouvelle page glorieuse de son histoire. Mais, pour la première fois depuis 2011, elle n’a toujours pas obtenu de victoire passé le cap de la mi-saison. Et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, Red Bull et Ferrari ont produit une voiture plus performante et ont remporté toutes les courses disputées jusqu’ici cette saison. Et parce que la W13, qui avait impressionné lors des essais hivernaux avec son concept "sans ponton," s’est en fait révélée être une monoplace ayant fortement souffert du marsouinage, ce phénomène provoqué par l’effet de sol qui a touché plus que quiconque l’écurie allemande.
Si les évolutions ont désormais permis à Mercedes de se débarrasser du (très) encombrant rebond, il lui manque encore un peu de performance pour aller jouer la victoire à la régulière face à ses deux rivales. Les doubles podiums obtenus en France puis en Hongrie juste avant la trêve sont de très bon augure pour la fin de saison, et l’équipe veut croire au fait qu’elle puisse gagner au moins un Grand Prix d’ici Abou Dhabi.
Il est par ailleurs intéressant de noter que si Mercedes n’a pas encore remporté la moindre course cette année, elle n’a en réalité pas marqué beaucoup moins de points qu’en 2021 au même stade de la saison. En effet, grâce à une excellente régularité et à une fiabilité exemplaire, notamment en comparaison de ses rivales, elle n’a scoré que 17% de points en moins que l’année passée. Et dire que l’équipe a "fortement" régressé en 2022...
Bilan statistique : L’évolution de la Mercedes W13 en 2022
Lewis Hamilton
Battu sur le fil par Max Verstappen l’année dernière et dans la polémique, Lewis Hamilton espérait, à l’image de son écurie, prendre sa revanche cette saison et prouver qu’il était encore largement capable de mener son équipe vers de nouveaux succès. Mais le Britannique a vite déchanté tant sa W13, sujette au marsouinage, lui a posé problème.
Après un podium chanceux à Bahreïn, provoqué par l’abandon tardif des deux Red Bull, Hamilton se faisait sortir en Q1 à la régulière en Arabie Saoudite, avant de connaître un véritable cauchemar à Imola où il ne terminait que 13e en course, bloqué dans le trafic. Il était à nouveau en grande difficulté lors des quatre courses suivantes et notamment à Bakou, où le rebond fut plus violent que jamais. Les images du septuple champion du monde, meurtri et blessé au niveau du dos, étaient très parlantes après la course.
Puis le Grand Prix du Canada est arrivé et Hamilton a pu retrouver le sourire : grâce aux évolutions apportées par Mercedes, la W13 ne rebondissait plus et lui permettait d’obtenir son deuxième podium de la saison. Preuve de ce regain de forme, il signera deux autres troisièmes places en Grande-Bretagne puis en Autriche, avant de faire encore mieux en France puis en Hongrie, où il termina deuxième à chaque fois.
Si on peut déjà affirmer que Hamilton ne remportera pas de huitième titre cette année, sa montée en puissance est prometteuse pour la fin de saison, lui qui reste sur cinq podiums consécutifs. Sa W13 fonctionnant désormais d’une façon qui lui convient, il n’a plus besoin d’utiliser des réglages extrêmes sur sa monoplace comme c’était le cas en début de saison. Et le rapport de force avec George Russell, qui le dominait lors de certaines courses, s’est désormais resserré.
Statistiques
6ème avec 146 points
— 0 victoire
— 0 pole position
— 6 podiums
— 2 meilleurs tours
— 0 hat trick
— 0 Grand Chelem
George Russell
Promu chez Mercedes F1 cette année après trois saisons passées chez Williams, George Russell a rapidement confirmé que l’équipe allemande avait bien fait de compter sur lui pour remplacer Valtteri Bottas. Mais malheureusement pour le Britannique, il a rejoint son équipe au moment où celle-ci était en difficulté avec l’arrivée d’un nouveau règlement.
Si Russell pouvait donc être déçu de ne pas avoir une F1 capable de jouer la victoire, il a en revanche été beaucoup moins affecté par les problèmes inhérents à sa W13 que son illustre coéquipier, Lewis Hamilton, en début de saison. Il montait ainsi sur la troisième marche du podium en Australie, en Espagne et à Bakou, et il avait même une avance conséquente de 37 points sur Hamilton après l’Azerbaïdjan.
Surnommé "Mr. Consistency" pour sa régularité incroyable, Russell aurait systématiquement terminé dans le top 5 cette année sans son abandon du premier tour à Silverstone. Et après une courte série de trois courses sans podium, il retournait sur la boîte en France puis en Hongrie, où il a d’ailleurs signé la première pole position de sa carrière, et la première pour une Mercedes en 2022.
Après les 13 premières courses de la saison, Russell peut donc se targuer de devancer un septuple champion du monde au volant de la même monoplace. Et s’il espérait jouer la victoire voire le championnat dès cette année, le pilote âgé de 24 ans peut vraiment se satisfaire d’avoir confirmé qu’en F1, sa place était bel et bien à l’avant du peloton.
Statistiques
4ème avec 158 points
— 0 victoire
— 1 pole position
— 5 podiums
— 0 meilleur tour
— 0 hat trick
— 0 Grand Chelem
Comparatif
Course : 7/6 en faveur de Russell
Qualifications : 7/6 en faveur de Russell