Ferrari réalise une des pires saisons de son histoire – seulement 6e au classement des constructeurs, la Scuderia est même menacée par AlphaTauri qui s’est montrée très performante à Imola.
Mattia Binotto a dû s’expliquer sur ce désastre devant les caméras de Sky Italia : mais pourquoi la Scuderia est-elle en si grande difficulté cette année ?
Bien sûr, Mattia Binotto n’a pas évoqué directement la question de la légalité du moteur de l’an dernier…
« Je ne pense pas que taper le poing sur la table soit le bon choix. Nous nous sommes trompés dans notre projet, en recherchant la mauvaise voie de développement. Le Covid nous a gelés et nous a pénalisés. »
« Il y a de nombreuses saisons sans victoire, de 1990 à 1994 par exemple. C’est une saison difficile et particulière, tant pour les difficultés que nous avons que pour le contexte particulier du Covid. Nous n’avons pas pu nous développer et modifier la voiture, l’année 2022 est proche et nous devons y mettre beaucoup d’énergie. C’est une saison, 2020, qui sera une exception. »
Heureusement, les dernières évolutions sur la SF1000 ont apporté un léger mieux...
« C’est vrai, nous avons apporté de nouvelles évolutions qui fonctionnent. L’espoir est de faire ce petit pas en avant qui nous ramènera au moins au point où nous étions au début de l’année. »
Cependant en 2021, Mattia Binotto ne voit pas Ferrari revenir au niveau de Mercedes.
« De manière réaliste, non, pour le championnat du monde, je pense honnêtement que non. Ferrari doit revenir pour se battre régulièrement pour le podium, cela doit être notre objectif. Mais nous n’attendrons pas 21 ans comme entre Scheckter et Schumacher ! »
Au quotidien Mattia Binotto doit donc gérer de nombreuses pressions, des tifosi et de la presse italienne... Ce n’est bien sûr pas facile.
« Filtrer les choses qui viennent de l’extérieur de l’équipe est le plus difficile quand on travaille chez Ferrari. Les jugements et les pressions extérieures sont parfois difficiles à gérer. La famille m’aide à gérer ces pressions, je parle peu du travail quand ce n’est pas nécessaire. »
C’est donc davantage vers 2022 que Ferrari tourne ses regards.
« Nous pourrons tous y travailler à partir de janvier 2021, ce sera une feuille blanche qui remaniera les cartes. Nous espérons avoir un cycle gagnant pour Ferrari. »
« Le règlement tel qu’il a été rédigé est très restrictif, il y a donc peu d’occasions de trouver quelque chose qui sorte de l’ordinaire. Les prémisses sont correctes : essayer de favoriser le divertissement, les voitures perdront moins de performances aérodynamiques en suivant celles qui les précèdent. Cette direction est correcte. »
Mattia Binotto a-t-il hâte de prendre sa revanche sur Toto Wolff ? Sky Italia va même jusqu’à lui demander s’il nourrit une " haine " envers le dirigeant de Mercedes...
« Je ne parlerais pas de haine, mais de respect. Je ne veux pas le battre, je veux refaire gagner Ferrari. »