À Zandvoort, les Sauber étaient les seules voitures à finir à deux tours du vainqueur, Lando Norris. À Monza encore, les voitures vertes ont fini aux deux dernières places en Q1 (comme à Zandvoort...)
Bref, Stake est dans une situation catastrophique sur le plan de la performance pure… et cela inquiète forcément Audi, qui reprendra l’équipe officiellement sous son nom à partir de 2026.
Gernot Dollner, le PDG d’Audi, a même déjà tiré les conséquences de la méforme actuelle de Stake. Les objectifs, dit-il, ont été réévalués et ajustés de manière plus réalistes pour 2026 (en clair, ils ont été revus à la baisse !).
« Nous sommes conscients qu’il s’agira d’un programme de plusieurs années. Nous avons commencé à discuter du degré d’ambition que nous pouvons avoir, mais nous n’avons pas terminé cette discussion. »
« La décision a été bien préparée il y a deux ans et demi. Nous l’avons réévaluée l’année dernière et nous pensons que la F1 et Audi s’accordent parfaitement - cela correspond à notre stratégie et nous sommes heureux d’avoir ce projet, tout en sachant qu’il est ambitieux et qu’il prend du temps. »
« Il n’a jamais été question de remettre en cause le fait que la F1 est une grande plateforme de sport automobile, le summum du sport automobile. Nous avons simplement réévalué si nos manières de procéder étaient les bonnes. »
« Nous ne pouvons pas donner de détails car nous sommes encore en train de discuter de plusieurs aspects de la façon de régler le problème, mais je pense que nous sommes assez réalistes quant à la question du calendrier. »
Il n’y a pas que le calendrier qui a été réajusté chez Audi. Les dirigeants ont été aussi remplacés : Oliver Hoffmann et Andreas Seidl ont été renvoyés, tandis que Mattia Binotto (comme directeur technique du projet, il restera surtout à Hinwil) et Jonathan Wheatley (comme directeur d’écurie, il se rendra surtout sur les Grands Prix pour chapeauter l’opérationnel) ont été recrutés.
C’est donc Dollner qui sera au-dessus de ces deux hommes. Mais deux leaders dans une seule équipe de F1, n’est-ce pas un de trop ?
« Ce leadership à deux est une solution parfaite pour notre projet. »
« Il s’agit d’une structure claire avec des responsabilités claires, et nous pensons que Mattia et Jonathan formeront l’équipe parfaite pour partager les responsabilités - et si une dernière décision est nécessaire, je la prendrai, mais je ne vois pas la nécessité de le faire. »
« Bien sûr, nous discutons ensemble de choses importantes comme les pilotes et nous arrivons à une conclusion commune. »
Mattia Binotto estime que les performances de Sauber ne sont pas acceptables
Nouvellement arrivé chez Audi/Stake donc, Mattia Binotto est évidemment préoccupé des performances lamentables de l’équipe verte cette année. Il était présent pour la première fois à Monza... avec un polo Audi et non un team kit de Stake F1.
Les mots sont clairs : une telle performance n’est pas acceptable. Et cela aura des conséquences directes sur les performances aussi d’Audi en 2026, qui ne seront certainement pas aussi reluisantes que prévues.
« Nous ne pouvons pas nous le permettre. C’est une équipe qui doit devenir, à l’avenir, une équipe gagnante. Et la seule façon d’y parvenir est de commencer à progresser. »
« Donc, oui, je pense que nous devons certainement nous améliorer. C’est important pour nous-mêmes, c’est important pour l’équipe. C’est important pour la marque. C’est important pour nos partenaires. Et nous ne pouvons pas accepter la position actuelle d’une manière ou d’une autre. »
« Nous ne pouvons pas nous cacher derrière le fait que nous avons été derniers et avant-derniers lors de la course de Zandvoort. Nous devons donc nous efforcer de nous améliorer. »
« Nous devons équilibrer toutes les priorités et nos efforts à court, moyen et long terme. Mais je ne pense pas que notre position d’aujourd’hui soit confortable pour nous. Elle est très douloureuse. Comme je l’ai dit, nous devons muscler notre jeu et nous améliorer, car les fondations solides ne s’acquièrent pas en un jour. C’est une équipe qui doit progresser chaque jour, pas à pas. Je dirais donc qu’il faut commencer le plus tôt possible. »
Et de ses premières semaines à Hinwil ou Neubourg, quelles conclusions en tire Mattia Binotto ?
« En quelques semaines, on ne peut pas tout voir. Certes, on n’a qu’une première impression de ce que l’on peut trouver ou voir, que ce soit à Hinwil pour le châssis, ou au Neubourg pour le groupe motopropulseur. »
« Mais je pense qu’il y a des gens formidables. Nous avons des intentions et des objectifs clairs pour devenir une équipe gagnante. Mais il y a certainement beaucoup à faire, c’est le premier retour d’expérience. »
« Nous sommes en concurrence avec des équipes qui sont en F1 depuis de nombreuses années. Il s’agit de grandes organisations. Ce n’est pas notre cas. »
« Nous devons monter en puissance en termes de personnel, d’organisation, d’outils, de processus, de méthodologies, d’installations. Nous devons certainement fusionner ce que nous faisons à Hinwil avec ce que nous faisons à Neuburg sur le groupe motopropulseur. Il s’agit également de la culture et de l’état d’esprit, car pour devenir une équipe gagnante, il faut changer notre état d’esprit par rapport à ce qui est nécessaire. »
Enfin, Binotto a admis que jusqu’à ce que Jonathan Wheatley, directeur sportif de Red Bull, prenne ses fonctions de directeur d’Audi F1 en juillet prochain, il assurera l’intérim à la tête de l’équipe.
« Je connais bien les doubles rôles en Formule 1, donc je vais accepter ce poste, même si je ne serai probablement pas présent sur tous les Grands Prix. »