Ferrari occupe pour le moment la 5e place au classement des constructeurs, et cette position reflète sûrement le potentiel très médiocre de la SF1000, qui a fini loin de Lewis Hamilton et de Max Verstappen en Hongrie.
Mattia Binotto a déjà commencé par analyser la course ratée de Charles Leclerc, qui a fini, à la régulière, hors des points, derrière la McLaren de Carlos Sainz et la Haas de Kevin Magnussen.
« Notre course, d’une manière générale, a été très décevante. Après les qualifications, nous espérions au moins une meilleure course, mais cela n’a pas été le cas. »
« Il faut en analyser les raisons. Il est certain que mettre Charles sur les softs n’était pas, finalement, le bon choix. Je pense que nous l’avons mis dans une position et une situation difficiles. Sur le moment, nous pensions qu’il était possible de mettre des softs parce que nous attendions de la pluie sous peu, mais cela n’a pas été le cas. Évidemment, après-coup, c’est toujours plus facile, mais ce n’était certainement pas le bon choix. »
« Mais nous devons comprendre notre rythme de course. Après trois courses, je pense qu’en tant que Ferrari, nous ne pouvons pas du tout être satisfaits de la situation actuelle, c’est très décevant. »
Pourtant, sur un circuit plus typé châssis, la Ferrari aurait dû moins souffrir sur le Hungaroring… Mais ce Grand Prix n’a fait que confirmer les failles immenses de cette nouvelle création de Maranello.
Un brin défaitiste, Mattia Binotto, plus que jamais sous pression, a reconnu être soufflé par l’ampleur des dégâts.
« Je pense que les évolutions que nous avons apportées en Autriche ont amélioré la corrélation entre la soufflerie et la piste. »
« Au moins, nous nous occupons de ces problèmes. Mais le déficit en termes de performance est toujours là. Nous manquons de vitesse dans les lignes droites, et nous manquons de vitesse dans les virages. Dans l’ensemble, la voiture doit être améliorée dans tous les domaines. C’est aussi simple que cela. »
Que faire désormais ? Mattia Binotto s’attend à un examen complet de son équipe... en regardant aussi les aspects organisationnels. Cela veut-il dire qu’il considère comme nécessaire l’arrivée d’un directeur technique à ses côtés ? Voire de prendre du recul ?
« Je pense que nous avons vu à Barcelone que nous n’étions pas assez rapides, mais nous ne nous attendions pas à une situation aussi difficile, c’est donc certainement pire que ce que l’on attendait. »
« Avec trois courses d’affilée, il reste quelques semaines avant Silverstone et il sera important à Maranello de considérer tous les aspects de la voiture et tous les aspects organisationnels : c’est-à-dire tout ce que nous devons améliorer. »
« C’est pourquoi je trouve amusant de lire les histoires qui font le tour de la presse : ce n’est pas en coupant des têtes que vous faites rouler une voiture plus vite… »
Quels que soient ces changements, Ferrari doit se préparer à une petite traversée du désert : car en raison du gel moteur cette année, et du gel châssis l’an prochain, il sera difficile de rattraper ce gouffre par rapport à Mercedes, reconnaît Mattia Binotto.
« Il est certain que ne pas avoir la pleine liberté rendra notre travail plus difficile. Je pense que nous ne pourrons comprendre à quel point nous pouvons combler l’écart, que lorsque nous aurons pleinement compris pourquoi nous sommes si lents. »
« Je pense qu’il est tout simplement trop tôt pour le savoir. Nous allons donc commencer par essayer de comprendre la voiture et de savoir où nous pouvons progresser très bientôt. Cela prendra beaucoup de temps parce que ce n’est pas quelque chose qui est abordé en quelques semaines. Je pense donc qu’il faudra faire preuve de patience. »
« Comme je l’ai déjà dit, quand il faut améliorer tous les domaines, parce que nous manquons de vitesse dans tous les domaines, ce n’est pas quelque chose à résoudre par un simple tour de passe-passe ou une simple solution. Cela prendra du temps. Combien de temps ? Je n’ai pas encore la réponse. »