Audi a coupé des têtes dernièrement. Le PDG Andreas Seidl et le représentant en chef Oliver Hoffman ont pris la porte de manière brutale.
Dans le même temps, Mattia Binotto, l’ancien directeur de Ferrari, est arrivé. Il aura pour mission de superviser la transition de Sauber vers Audi en tant que directeur de l’exploitation et directeur technique.
C’est donc le flou ou du moins l’instabilité à Hinwil. Et cette situation n’est pas sans soulever quelques doutes sur la pérennité du projet d’Audi en F1.
Alessandro Alunni Bravi, le représentant de l’équipe Sauber, a donc tenu à mettre les points sur les i, dans le paddock de Spa. Et a donné quelques clarifications sur le calendrier et la future organisation de l’équipe.
« Il est clair que Mattia est le directeur de l’équipe et que la mise en place de l’équipe de direction fera partie de sa décision. Je ne pense pas que cela soit lié à une seule personne. Mattia commencera le 1er août. Il aura le temps de comprendre si l’équipe de management actuelle et l’ensemble de la structure organisationnelle sont ce qui est nécessaire pour amener l’ensemble de notre groupe au niveau attendu en F1. »
« Mattia a le soutien total de tout le monde chez Audi, y compris moi-même, pour une intégration rapide et une compréhension complète de ce qu’est l’équipe Sauber actuelle et de ce qui, à notre avis, pourrait être utile pour les prochaines étapes. »
L’histoire de la F1 l’a montré... Il n’est pas bon qu’un constructeur, qu’une grande marque, se mêle de trop près d’une équipe de F1. C’est notamment l’histoire derrière du succès de Mercedes F1.
Mais Audi ne donne-t-elle pas plutôt des signes inquiétants, selon Alessandro Alunni Bravi ?
« Nous avons dit qu’il y avait eu, après la reprise complète du groupe Sauber, un réalignement de la structure de contrôle. Les objectifs sont clairs : définir les responsabilités, rendre le processus de prise de décision plus efficace. Et je pense que le fait que Mattia sera le leader clair… nous avons un leadership clair, Mattia rapportant directement à Gernot Döllner (PDG d’Audi). C’est un signe important de ce nouveau processus qui nous aidera à accélérer encore plus ce processus de transformation. »
« Je dirais donc qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle dynamique, mais d’une dynamique correcte dont nous avons besoin pour accomplir toutes les tâches et relever tous les défis qui nous attendent. »
Vasseur et Mekies réagissent à la révolution interne d’Audi
Ancien patron de Sauber, et aujourd’hui directeur d’une équipe qui est son propre motoriste, que peut dire Frédéric Vasseur sur la situation de Sauber/Audi ? Est-il inquiet ? Que peut-il dire sur l’arrivée de son prédécesseur chez Ferrari à Hinwil ?
« Je suis concentré sur mon équipe, sur mes gars, et je sais parfaitement qu’il est difficile de diriger une équipe de Formule 1, mais pas seulement en Suisse. Je pense que c’est difficile partout. Mattia a fait du très bon travail chez Ferrari dans le passé, il a réussi, l’équipe a réussi, et je leur souhaite le meilleur. Mais ce n’est pas à moi de faire des commentaires sur le potentiel de Mattia et d’Audi. »
Pour sa part, Laurent Mekies lui fait aussi toute confiance dans Mattia Binotto, qu’il a également côtoyé chez Ferrari.
« En termes de compétences, il ne fait aucun doute que Mattia a tout ce qu’il faut pour réussir là-bas et probablement ailleurs. Je pense donc qu’ils vont devenir des concurrents encore plus forts dans un avenir proche. »