Ferrari doit, presque impérativement, rebondir ce week-end en Espagne sous peine de voir Mercedes s’envoler définitivement au championnat. Son directeur, Mattia Binotto, explique qu’il n’a jamais pensé que la Scuderia devancerait nettement Mercedes, comme le disaient certains observateurs après l’hiver.
"Je pense que nous ne sommes pas tombés des nues" a lancé l’Italien. "Nous avons eu des tests hivernaux très solides, mais nos principaux rivaux étaient aussi forts que nous à ce moment-là, et les derniers jours des tests, ils ont fait le même chrono que nous. Je crois d’ailleurs qu’on avait dit qu’ils seraient très forts. Depuis, nous développons tous notre voiture respective."
"La voiture a évolué, donc revenir ici ne se fait sûrement pas avec la même voiture que nous avions, les conditions météo sont complètement différentes et la chaleur est sûrement un facteur différent. La question est de savoir si l’on sera à un niveau similaire. Je ne pense pas que l’on puisse comparer. C’est une compétition toute relative, il nous faut plutôt nous concentrer sur le week-end et essayer d’optimiser la voiture, et nous faisons de notre mieux."
Il explique le processus de travail qui a mené à l’introduction de la nouvelle spécification moteur, deux courses avant la date initialement prévue, qui était pour le Canada : "Evidemment, quand vous planifiez un tel changement sur votre planning vous devez le faire quelques semaines avant. Ce n’est pas quelque chose que vous décidez en une semaine."
"Après Melbourne, nous avons reconnu que d’une certaine manière, nous étions en retard sur nos performances par rapport à nos rivaux et nous avons simplement essayé de pousser sur tous les pièces principales dont nous planifions le développement. Nous recherchions simplement l’opportunité d’anticiper sur le programme."
Il précise que le même travail fut effectué avant l’Azerbaïdjan, où Ferrari a apporté sa première grosse évolution sur le plan de l’aérodynamique : "Nous l’avons déjà fait avec le kit aéro à Bakou qui, d’une certaine manière, a été mis plus tôt que prévu par notre programme initial."
"Nous l’avons fait ici pour le moteur. Vous arrivez à cela en raccourcissant le programme ou en intensifiant l’activité. Je dois dire que les gens restés à Maranello ont travaillé dur, nous intensifions nos activités, et travaillons encore dur, il semble que c’est ce que nous devons faire actuellement."
Binotto confirme enfin que l’introduction anticipée du moteur n’est pas un aveu de faiblesse quant au risque de prendre des pénalités pour avoir utilisé trop de moteurs, et que les moteurs utilisés jusqu’ici pourront resservir : "Non, ce n’est pas le plan. L’introduction anticipée ne veut pas dire que nous ne pouvons pas utiliser le premier moteur lors de certaines courses. Cela peut être une option, mais nous ne planifions certainement pas d’utiliser quatre moteurs par saison et par pilote."