Mattia Binotto a quitté Ferrari à la fin de l’année 2022, quand Frédéric Vasseur a été nommé pour le remplacer. Le Suisse s’est alors éloigné du jour au lendemain des circuits, jusqu’à son retour ces dernières semaines chez Stake F1. Il reconnait que ce départ soudain a été difficile.
"Très difficile. Je pense que ce n’est pas facile, parce qu’après 30 ans, on peut rêver d’avoir enfin des vacances" explique Binotto. "Vous pouvez rêver d’avoir quelques jours de congé, pour rendre visite à votre famille et rester avec elle, ce qui a été un grand moment, je dois le dire, et très utile."
"Mais s’arrêter soudainement, après 28 ans où on était toujours à 100 %, 120 %, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C’est difficile. J’étais déjà chez moi à regarder toutes les séances, à analyser mes données, à essayer de comprendre ce qui se passait, à lire les journaux, à lire ce que les journalistes écrivaient."
"Imaginez à quel point cela peut être difficile de faire sa propre évaluation ! Alors non, c’était difficile, mais j’ai des passions. Je pense que je n’ai accepté aucun compromis, même en ce qui concerne les offres que j’ai reçues. J’attendais vraiment un projet qui me fasse signer en deux jours, ce qui montre l’importance de l’engagement à son égard."
Un "processus" déjà vu chez Ferrari il y a 30 ans
Binotto va pouvoir réorganiser l’équipe Stake, puis Audi F1, comme il le désire. Cela lui rappelle le travail qu’il avait effectué chez Ferrari quand l’équipe s’était réorganisée après l’arrivée de Jean Todt, et avant celle de Michael Schumacher, Ross Brawn et Rory Byrne.
"C’est formidable parce que je sais que j’ai un point de repère en tête. Je pense que cela aidera certainement le projet. Ensuite, il s’agit de savoir comment le faire le plus rapidement possible."
"Aujourd’hui, je vois que le point de référence est clair. Nous établissons nos priorités, car on ne peut pas tout faire en une seule fois. Cela prend plusieurs années et, d’après mon expérience, j’ai eu la chance de rejoindre Ferrari en 1995 et de faire partie de cette grande période."
"Mais j’ai vu le processus et j’ai pris le temps, il y a 30 ans, d’employer de très jeunes gens, de créer des fondations, d’avoir des cadres supérieurs dans l’équipe, de créer l’esprit d’équipe, l’état d’esprit d’une équipe gagnante, de s’améliorer."
"Il y a donc tant de choses à faire, qui sont fascinantes et que j’aime. J’étais à la recherche d’un grand défi et j’ai signé parce que le défi est encore plus grand que celui auquel je m’attendais."