C’est Peter Bonnington, le fameux ‘Bono’, qui est monté sur le podium aux côtés de Lewis Hamilton, hier à Silverstone.
L’ingénieur de course de Lewis depuis tant d’années était, de manière si compréhensible, immensément ému après cette victoire sans conteste mémorable sur le tracé anglais. Les deux hommes n’étaient pas au bord des larmes… puisqu’ils avaient déjà pleuré dans le tour de sortie !
« Je ne dirais pas que j’ai pleuré, mais j’avais quelque chose dans l’œil » plaisantait Bono juste après la course.
Quelle émotion pour lui !
« C’est un moment émouvant. Cela fait très longtemps. Lui et moi avons travaillé dur pour essayer de revenir. »
« À petits pas. Il en a fallu beaucoup jusqu’à présent. »
L’osmose entre Lewis Hamilton et son ingénieur de course aura été déterminante dans les conditions changeantes de Silverstone. Qu’est-ce qui a fait la différence pour prendre tous les bons choix stratégiques ? Et pour prendre soin des tendres dans le dernier relais (beaucoup mieux que Lando Norris) ?
« Le feedback que Lewis m’a donné, sur l’équilibre initial du relais, n’était pas très bon » poursuit Bono.
« Nous savions où nous devions corriger la voiture. Je pense que nous avons mis la voiture dans une très bonne position pour le dernier relais, pour lui permettre de pousser. »
« On savait que le pneu avant gauche serait faible. Il fallait donc s’assurer d’avoir assez de train avant pour le protéger. Il fait du bon travail. Lorsqu’il s’agit de la dernière ligne droite, c’est lui qui gère les pneus et vous emmène jusqu’à la fin. »
Bono a eu très peur bien sûr, quand il a vu revenir Max Verstappen en toute fin d’épreuve. Les tendres de Lewis Hamilton allaient-ils craquer ? Bono a-t-il douté de la victoire ?
« Je ne dirais pas zéro doute ! Mais quand il a le mors entre les dents... Dès qu’il m’a dit de la fermer, j’ai su que c’était ’game on’ ! »
Anthony Hamilton transi d’émotions
Après l’épreuve, Anthony Hamilton est aussi tombé dans les bras de son fils.
Quelle émotion également entre le père et le fils, qui ont tout vécu, y compris cette traversée du désert depuis l’Arabie saoudite 2021.
« C’est fou, non ? Il n’allait jamais y renoncer. »
« C’était un dixième ici, un dixième là... Peu importe ce qui se passait. Lewis contrôlait tout. Il n’était absolument pas question – avec les pneus qu’il avait - de laisser filer cette victoire pour le public britannique. Et c’est ce qui l’a poussé à continuer. »
« Vous savez, je l’ai toujours senti. Lewis était deuxième des qualifications. Il était déçu - "J’aurais pu faire mieux", après les qualifications, m’a-t-il dit. »
« Il rentre chez lui, se concentre et revient. Vous savez qu’il a tout calculé. »
« Il a attendu que la météo change. Et quand elle change, il est dans son élément. »
« C’est formidable pour l’équipe, c’est formidable pour le public britannique. Je n’arrive pas à y croire, je remontais à travers la foule et ces gars sont en shorts et en t-shirts. Ils attendent le beau temps britannique. Mais ils sont toujours là. Ils ne se plaignent pas, ils ont hâte de passer un bon week-end. »
« Nous sommes fiers de pouvoir leur offrir cela. C’est important pour le public britannique, mais c’est aussi formidable pour le sport automobile, n’est-ce pas ? »