Arrivé chez Alfa Romeo F1 cette saison, Valtteri Bottas a découvert un tout autre environnement que celui qu’il connaissait chez Mercedes F1, où il avait parfois beaucoup de mal à exprimer pleinement ses qualités.
Avec l’équipe allemande, au sein de laquelle il a évolué de 2017 à 2021, le Finlandais a disputé 101 Grands Prix, remporté 10 victoires, signé 20 pole positions et obtenu 58 podiums. Des statistiques honorables certes, voire fantastiques en comparaison de la majorité des palmarès en F1, mais finalement trop faibles comparées à celles de Lewis Hamilton.
En effet, sur la même période, le Britannique décrochait quatre titres mondiaux chez les pilotes, là où Bottas terminait deux fois deuxième du championnat en 2019 et 2020, très loin de son voisin de garage à chaque fois.
Un peu moins d’un an après avoir quitté son ancienne écurie, le pilote âgé de 33 ans se souvient ainsi des difficultés rencontrées durant toutes ces années, notamment sur le plan mental : "En particulier les deux premières saisons, j’étais tellement dur avec moi-même."
"Je voulais tout avoir ici et maintenant et c’était difficile d’accepter que ça ne soit pas le cas, que je ne puisse pas disputer le titre mondial d’entrée de jeu. C’était dur à accepter. J’étais vraiment dur avec moi-même et parfois, être plus détendu m’aurait aidé."
"Il est certain qu’en vieillissant et en gagnant de l’expérience, vous en apprenez plus sur vous-même. Je pense que ce sport est une très bonne école pour la vie de tous les jours. Il s’agit d’un environnement où la pression est très forte. Lorsque vous voulez connaitre le succès et faire de votre mieux, il y aura toujours des hauts et des bas, vous apprenez ainsi à gérer la pression et les déceptions. Cela vous permet aussi d’apprécier davantage les succès."
"Dans ce sport, chaque année est différente et vous apprenez toujours quelque chose de nouveau. Si je compare la personne que je suis aujourd’hui à celle que j’étais il y a entre cinq et huit ans, j’ai une vision beaucoup plus large de la situation et j’ai davantage confiance en moi. Comme je l’ai dit, c’est une très bonne école."
Bottas apprécie le fait d’avoir "moins de pression" chez Alfa Romeo F1
En 2021, la mission de Bottas consistait à aider Lewis Hamilton et son équipe à décrocher de nouveaux titres. Cette année, il lutte pour aider sa nouvelle écurie à garder sa sixième place au championnat des constructeurs.
Avec des objectifs aussi différents d’une année à l’autre, l’approche du Finlandais a-t-elle changé en 2022 ?
"Oui et non. C’est bien sûr différent dans la mesure où nous ne nous battons pas pour la victoire ni pour les championnats. Les sensations ne sont donc pas les mêmes et je ressens un peu moins de pression sur le plan personnel. Mais cela est aussi dû à l’ambiance qui règne au sein de l’équipe."
"Durant toute ma carrière, j’ai toujours tenté de faire de mon mieux chaque année. Je veux réaliser le weekend parfait et être la meilleure version de moi-même, rien n’a changé à ce niveau là. Mais dans le même temps, j’accepte désormais le fait que tout ne se fasse pas en une nuit. L’équipe ne peut passer de la neuvième ou la huitième place à la deuxième ou la première d’un seul coup, ce n’est pas ainsi que les choses se passent. Nous acceptons donc le fait que cela puisse prendre du temps."
"J’ai travaillé très dur dans toutes les équipes où je suis passé. Nous évoluons dans un sport très compétitif où chacun veut s’améliorer constamment. Que vous soyez dans une équipe se battant pour le titre ou une autre luttant pour la neuvième place, tout le monde travaille aussi dur. Je pense donc qu’il n’y a aucune différence de ce point de vue-là."
L’arrivée d’Audi en 2026 est "énorme" pour Sauber
Et Bottas de rappeler qu’il était heureux d’être engagé avec Sauber pour plusieurs années, notamment depuis qu’Audi a confirmé son arrivée en F1 en 2026.
"Audi croit au projet avec Sauber. Cela démontre que nous avons les bonnes installations et du potentiel, ce que j’ai toujours affirmé. C’est donc quelque chose d’énorme pour l’équipe. Mais nous devons encore attendre quelques années. C’est en tout cas quelque chose de génial qui me rend très heureux."
"Nous devons évidemment patienter quelques années avant que ça ne se produise, et ça ne change rien pour la saison prochaine. Mon intention est de finir l’année en cours du mieux possible et j’espère que nous aurons une bonne voiture en 2023. Tout ça est excitant pour l’avenir."