Eric Boullier est revenu sur son passage chez McLaren et sur les débuts de la collaboration entre l’équipe anglaise, dont il a été le directeur pendant quatre ans, et le motoriste Honda. C’est lui qui a dû gérer les difficultés rencontrées avec le motoriste, dont l’accord avait été passé par Ron Dennis.
Boullier explique avoir vite compris avant même les premiers tours de roue (photo) que les choses allaient mal se passer.
"Dès la première réunion, j’ai réalisé à quel point ils n’étaient pas préparés à l’énorme défi auquel ils faisaient face" explique le Français. "J’ai immédiatement dit à Ron Dennis que nous aurions besoin au moins de trois ou quatre ans de développement pour arriver au sommet, mais les contrats étaient déjà signés et Dennis était sûr qu’il pourrait faire revivre les succès du passé."
Il a fallu trois ans et une saison 2017 ressemblant à un fiasco pour que McLaren et Honda se séparent : "Les moteurs actuels sont très sophistiqués et seul Mercedes était prêt à faire mieux que la concurrence, grâce à des années de développement. L’union entre McLaren et Honda n’aurait pas pu arriver à un moment plus compliqué sur les plans technique et historique."
Pour couronner le tout, McLaren a totalement raté son châssis en 2018, pour sa première saison de l’ère post-Honda, et le développement de celui-ci : "Nous avons réalisé en avril que nous avions totalement raté nos objectifs avec la voiture. Nous avons trouvé de sérieux problèmes de corrélation de données et aucune solution n’était applicable avant qu’il ne soit trop tard."
C’est ce qui a finalement poussé Boullier à quitter l’équipe, laissant celle-ci dans une ambiance des plus délétères, comme il l’explique : "Sur certains plans, nous étions moins compétitifs qu’en 2017, ce qui était difficile à admettre et à gérer au niveau du moral."