La saison de F1 doit officiellement commencer mi-juin prochain, à Montréal, mais bien évidemment, la situation liée à la pandémie du coronavirus reste très évolutive et menace tous les Grands Prix estivaux. Celui de France, prévu le 28 juin, est le prochain sur la liste, après le Canada.
Le directeur du Grand Prix de France, Eric Boullier, a fait le point sur la situation actuelle pour Racer. L’ancien de McLaren se veut tout d’abord optimisme : puisque le gouvernement français prévoit toujours de rouvrir les écoles le 4 mai prochain à l’heure actuelle, il semble sur le papier encore possible de courir au Paul Ricard…
« Nous devons surveiller quatre pays. La France, bien sûr, mais aussi le Royaume-Uni, l’Italie et la Suisse où sont basées toutes les équipes. Pour le suivi de la France, nous sommes en contact avec le ministre des sports et la fédération française - la FFSA - et le souhait est aujourd’hui de renvoyer les enfants à l’école le 4 mai. D’une part, c’est positif qu’il y ait ce genre de réflexion, mais d’autre part, entre le 4 mai et le 28 juin, il y a presque huit semaines. Cela laisse donc beaucoup de temps pour réfléchir et voir s’il y a une possibilité d’organiser le Grand Prix. »
« Je ne veux pas être trop optimiste, mais si les enfants retournent à l’école au début du mois de mai, je pense qu’il y a peut-être une possibilité que, légalement parlant, nous soyons autorisés à faire la course à la fin du mois de juin. Mais nous verrons, nous suivons la situation au jour le jour. »
Bien évidemment, Eric Boullier s’est tout de même préparé pour toutes les hypothèses. Il en prévoit quatre, comme il le révèle…
« Nous prévoyons quatre scénarios qui sont : report, annulation, statu quo et un quatrième scénario qui consiste à réduire la taille du Grand Prix, son ampleur. »
En quoi consiste cette hypothèse du « mini Grand Prix de France » ?
« Nous pourrions essayer d’aller jusqu’au 20 juin et voir si nous devons l’annuler ou non. Mais sur le plan opérationnel, nous pourrions devoir réduire la capacité à un moment donné, car nous n’aurons plus assez de temps pour construire suffisamment de tribunes, par exemple. C’est donc notre seule limite, mais nous n’avons pas de date limite exacte, disons. »
Le plus probable est toutefois que la FOM propose au Paul Ricard de reporter la date de la course, à l’automne voire à l’hiver. Quel calendrier arrangeait Eric Boullier ?
« Nous ne pouvons évidemment pas courir pendant la pause estivale car tout le Paul Ricard est occupé, normalement, c’est un lieu de vacances. Et vous ne pouvez pas courir en décembre parce qu’il fait trop froid. »
« Donc si nous devions reporter la course, nous devrions trouver un créneau entre septembre et novembre au plus tard, ce qui vous donne un délai très court. Bien entendu, il y a encore 15 à 18 GP à essayer de trouver dans le calendrier ! »
« En plus de tous les aspects logistiques, vous ne pouvez pas avoir trop de courses consécutives, donc il y a un nombre minimum de jours pour permettre la logistique et le déplacement des personnes et du fret. C’est très complexe à mettre en place et je pense qu’aujourd’hui la F1 ne travaille même pas encore à essayer de réorganiser tout le calendrier, je pense qu’ils ont écouté tous les Grands prix et les promoteurs pour comprendre les contraintes en cas de report, mais je pense qu’ils attendent de comprendre quand la saison pourra démarrer correctement, avant de travailler sur le calendrier. »