Fin 2008, Ross Brawn rachetait une équipe Honda sur le départ pour la renommer Brawn GP, avec le succès que l’on sait.
Alors que Williams F1 est en vente, et que Bernie Ecclestone a été sollicité pour aider Claire Williams et l’équipe (à lire ici), Ross Brawn est-il prêt à refaire un tel coup avec l’équipe de Grove ?
Interrogé sur la question, le manager des sports mécaniques pour Liberty Media a immédiatement répondu par un grand rire.
Mais la question est surtout : pour un investisseur, Williams, qui a fini bonne dernière du classement des constructeurs ces deux dernières années, peut-elle être attractive ?
« Ce qui est encourageant, c’est qu’il y a plein de gens raisonnables qui regardent vers Williams, car ils y voient plein d’opportunités pour le futur. Ils voient que la situation va s’améliorer sur les plans commercial et sportif. Une équipe indépendante pourrait être viable dans le futur. »
« Ce sont des temps très difficiles, mais qui peuvent être vus aussi comme des opportunités. Il y a toutes les chances que Williams trouve des opportunités pour le futur. »
« Nous voulons que l’héritage Williams demeure, c’est une grande équipe. »
Les trois équipes étant arrivées en 2010 en F1 ont fait faillite, et la situation de Haas est aujourd’hui critique.
Pourquoi alors la situation serait-elle différente aujourd’hui pour les nouveaux entrants selon Ross Brawn ?
« Le problème dans le passé, c’était que nous ne maîtrisions pas les coûts. Le modèle commercial était très déséquilibré, avec très peu de paiements dont bénéficiaient les petites équipes. Maintenant, les équipes de la deuxième moitié de la grille vont recevoir beaucoup plus que par le passé. »
« Je pense que dans six mois, douze mois, nous pourrons vraiment revenir à la situation que nous connaissions avant, même si ce sont là des moments difficiles que nous vivons. »
« Le modèle commercial, pour les petites équipes, sera bien plus viable. Nous voulons qu’elles soient rentables, au minimum. »
« Les règlements vont changer, de manière à ce que plus de technologie soit partagée entre les équipes, pour que les petites équipes regardent les designs des autres pièces, concernant au moins celles n’étant pas d’une importance critique. »
« Mais nous voulons garder l’identité des voitures : la carrosserie devra être unique. »
Dans cette nouvelle équation, les budgets plafonnés joueront un grand rôle…
« L’impact économique du coronavirus est énorme. Il nous a fallu donner des directions sur la réaction de la F1. C’est une situation difficile. »
« Nous avons réussi à obtenir une sérieuse réduction des budgets plafonnés. Nous avons gelé le développement des voitures l’an prochain. Donc nous avons engagé toutes sortes d’initiatives pour réduire la pression sur les équipes. »
La limitation des essais en soufflerie et en CFD, pour les meilleures équipes, aura aussi une forte influence. Mais n’est-ce pas tuer l’aspect méritocratique de la F1 selon Ross Brawn ?
« Nous regardons vers d’autres sports, notamment vers les États-Unis. Cela ne déformera pas la compétition mais soutiendra davantage les équipes plus en retard. »
« Nous sentons que cela conservera l’intégrité du sport. Nous ne rendons pas une voiture plus lourde que d’autres. Mais si les équipes font du mauvais travail, elles ne remporteront pas de course. »