En 2003, lorsqu’il dirigeait la nouvelle équipe Renault F1, Flavio Briatore prit une décision solitaire et controversée : remplacer Jenson Button par le pilote d’essais de l’équipe, un certain Fernando Alonso.
A l’époque, la décision était très mal passée auprès du grand public mais aussi du personnel d’Enstone (britannique comme Jenson Button), comme l’Italien l’a raconté pour le podcast "Beyond the Grid".
« C’était ma décision. J’avais tout le monde contre moi. Y compris l’équipe Renault]. Car il y avait beaucoup de Britanniques dedans. Et Jenson, c’était une nouvelle star, etc. Mais pour moi, il ne performait pas assez bien. J’ai pensé que Jenson était un super pilote, et que Fernando, c’était celui que dont nous avions besoin pour faire grandir l’équipe, Renault. »
« Je me rappelle la conférence de presse : j’ai dit, seul le temps dira si je me suis trompé. »
Après deux titres de champion, Fernando Alonso décida de quitter Renault pour McLaren. Un choix qui avait laissé d’emblée dubitatif Flavio Briatore…
« Ce n’était pas pareil qu’avec Michael partant chez Ferrari. Fernando ne m’a jamais dit qu’il rêvait de McLaren. Et je lui ai dit : tu as le nouveau gars qui arrive [Lewis Hamilton], il est dans la poche de Ron Dennis, comme toi avec moi. Je te promets, si tu y vas, tu vas devoir te battre, et ce gars est protégé par Ron Dennis. »
Interrogé sur la façon dont Alonso a répondu à ses inquiétudes, Briatore a répondu :
« Il m’a dit "Non, non, non. Je suis plus rapide". Mais le fait est que personne, y compris Ron Dennis, n’a compris à quel point Lewis Hamilton était rapide. Parce que si Ron Dennis avait compris à quel point Hamilton était rapide, il n’aurait pas dépensé ce montant pour avoir Fernando. Si j’ai un pilote vraiment très rapide chez moi dans mon équipe, pourquoi aurais-je besoin d’un autre pilote ? Et il y a eu un vrai combat… »
Briatore ajoute que lorsque la relation entre Ron Dennis et Alonso s’est détériorée en 2007, il a choisi de ne pas s’interposer.
« Ron Dennis a tout fait tout seul, vous n’avez pas besoin de l’aider pour ça ! Je regardais juste et il a tout gâché tout seul ! »
Et si Fernando Alonso revenait en F1 l’an prochain ou en 2022 ? Aurait-il encore la grinta pour lutter pour un titre de champion selon Flavio Briatore ?
« Oui, il a ce qu’il faut à 100 %. C’est un rottweiler. Nous verrons ce qu’il trouvera. Je ne sais pas. J’aimerais le voir avec la possibilité de gagner une course au début de chaque Grand Prix. Vous avez Mercedes, Ferrari, Red Bull, pour cela. »