Dimanche à Interlagos, l’écurie Alpine F1 en difficulté a peut-être vu son compte bancaire engranger jusqu’à 30 millions d’euros potentiellement.
C’est l’aveu du conseiller exécutif de l’équipe, Flavio Briatore, qui, suite à la décision de mettre fin au programme de moteurs F1 d’usine de Renault pour 2026, a été rappelé pour relancer la fortune de l’équipe.
Alpine F1 a débuté le GP du Brésil dimanche avant-dernier du championnat des constructeurs, dans une période de stabilité chahutée de son leadership et avec une voiture très peu compétitive.
À la fin de la course dans des conditions très humides, Esteban Ocon et Pierre Gasly étaient tous deux sur le podium aux côtés de Max Verstappen. L’énorme récolte de points a propulsé l’équipe à la sixième place du classement général, dépassant Williams, RB F1 et Haas.
"Sans rien enlever à un Ocon incroyable sur le mouillé et à un Gasly qui a bien fait son travail, nous avons aussi eu de la chance," commente Briatore.
"Je pense que nous avons une voiture qui est meilleure sur le mouillé. Malheureusement, je ne pense pas que les trois prochaines courses seront sur le mouillé. Mais au Brésil, nous avons vu avec tous ces jeunes pilotes présentés comme un nouveau phénomène à quel point l’expérience compte encore en Formule 1."
L’homme de 74 ans admet volontiers que son objectif depuis son arrivée à Enstone n’a pas été d’améliorer drastiquement la voiture de 2024.
"Cette année, nous avons fait plus de ménage et nous le faisons encore. Nous n’avons fait qu’un seul véritable pas d’évolution pour ne pas perturber le projet 2025, et le pas que nous avons fait était en tout cas en vue de 2025. C’est tout ce que j’ai autorisé."
"Cela s’est bien passé, car cette année, de nombreuses équipes ont fait marche arrière lorsqu’elles ont apporté des mises à jour. Bravo à nos ingénieurs."
Il a licencié 300 personnes à Enstone !
Briatore, l’architecte des succès remportés par les anciennes équipes Benetton et Renault, est connu pour gérer des opérations simplifiées qui sont néanmoins couronnées de succès.
"Nous devons faire en sorte que les gens travaillent à nouveau pour une équipe de course et non pour une entreprise. Nous sommes revenus à ce qu’était Renault avant."
"Ceux qui restent s’occupent exclusivement de l’équipe et de la F1. Tous les autres sont partis. Quand je suis arrivé, il y avait 1150 personnes, maintenant nous sommes 850."
Il a clairement indiqué qu’il soutenait pleinement la décision du PDG de Renault, Luca de Meo, d’abandonner le programme de moteurs d’usine de Renault en F1 à la fin de l’année prochaine.
"Nous avons remis les choses comme elles devraient être, avec l’équipe basée en Grande-Bretagne indépendante de tout le reste."
Briatore a admis qu’il ne s’attendait pas à ce qu’Alpine obtienne un autre résultat similaire la prochaine fois à Las Vegas.
"A Las Vegas, nous allons certainement souffrir car c’est un circuit de moteur. Sur le mouillé, la différence de puissance moteur est pratiquement nulle. Nous devons combler ce déficit pour 2025, car il nous manque environ trois dixièmes rien qu’au niveau moteur. Mais nous devons encore faire du bon travail en améliorant l’aérodynamique et la gestion des pneus, sans nous apitoyer sur notre sort."
Si Alpine peut conserver la sixième place du championnat des constructeurs, ce qui est loin d’être garanti avec Haas et RB F1 plus en forme et à quelques points seulement alors qu’il reste encore trois courses, ce dimanche au Brésil restera dans les mémoires comme un énorme jour de paie pour l’équipe en difficulté.
"De la neuvième à la sixième place, ce n’est pas 30 millions d’euros, c’est 29,2 millions. C’est la première chose que j’ai demandée. Maintenant il faut conserver cette 6e place et ça ne sera pas facile, soyons honnête. En tout cas, nous avons vu un Grand Prix incroyable."