Zak Brown est revenu sur les discussions tenues pour le plafond budgétaire. Le Président de McLaren révèle que les équipes ont discuté d’une limite de dépenses à 150 millions de dollars, plus basse que les 175 millions pour le moment fixés, mais que Ferrari et Red Bull sont allées à l’encontre de cela.
"Sans les 10 équipes ou au moins 9 équipes, vous n’avez pas vraiment de F1," lance Brown.
"Quelques équipes doivent être très prudentes, car je pense qu’elles jouent avec le feu, pour ainsi dire."
"Il faut une grille complète pour avoir du sport, donc si elles continuent à vouloir un sport qui n’est pas durable, et si quelques petites équipes se détournent de la F1 ou ne sont plus en mesure de participer, du point de vue financier, elles vont finir par courir contre elles-mêmes. Et ça ne va pas marcher."
Il confirme que Mercedes était une équipe de pointe à l’approche différente de celle des deux autres dans ces discussions : "Nous parlons de deux équipes. Daimler Mercedes, je pense, fait un excellent travail, en reconnaissant la situation dans laquelle nous nous trouvons. Vous pouvez donc déduire quelles sont les autres équipes (Ferrari et Red Bull donc) !"
"C’est une énorme plate-forme marketing pour ces deux équipes, donc je comprends pourquoi elles veulent garder l’équilibre financier tel qu’il est maintenant. Mais dans le sport, vous voulez que tout le monde puisse se battre équitablement et que la meilleure équipe gagne."
"Je pense qu’elles doivent avoir confiance en elles. C’est comme un boxeur poids lourd qui ne veut combattre que des poids moyens. Ce sont de grandes équipes, elles devraient être prêtes à battre tout le monde sur un pied d’égalité, et je pense que c’est ce que les fans veulent dans le sport."
Il espère que toutes les équipes voudront se lancer dans cette lutte, y compris sur un meilleur pied d’égalité, et il prend l’IndyCar pour exemple, rappelant que l’équipe Penske parvient à dominer malgré un châssis similaire à celui des autres teams.
"Si vous regardez l’IndyCar, Roger Penske y a la même voiture que tous les autres, il a un des deux moteurs disponibles, et il gagne la plupart du temps. Je pense que les plus grosses équipes et les plus grosses marques attireront les meilleurs pilotes et les meilleurs ingénieurs."
"Mais l’écart entre les meilleurs et le peloton se compte en secondes, et c’est en dixièmes en IndyCar. Là-bas, c’est Penske, Andretti ou Ganassi qui va gagner le titre, ils y arrivent toujours, mais il y a trois ou quatre vainqueurs surprise par saison, et ça rend les courses palpitantes, car on se doute des vainqueurs, mais on ne parie pas dessus."
Il répète d’ailleurs que la F1 devrait s’inspirer d’un tel modèle : "A l’heure actuelle, en F1, nous dépendons de certaines courses spectaculaires, de la pluie ou de conditions folles, mais nous devons rapprocher le peloton afin que vous n’ayez pas à en dépendre."
"Les fans préféreraient beaucoup voir ça. Ces équipes (Ferrari, Red Bull) ne devraient pas avoir peur de se battre contre des équipes plus petites au même niveau," ajoute l’Américain.
"Pour prendre un exemple, si vous regardez les trois courses les plus excitantes que nous ayons eues depuis un certain temps, c’était l’Allemagne, c’était Bakou et c’était le Brésil, la météo a joué, les accidents aussi ou les voitures de sécurité. Nous ne devrions pas avoir à compter exclusivement sur cela pour avoir une course imprévisible."
"Il faudrait qu’une des équipes, qui n’est pas une top équipe, puisse sortir une meilleure stratégie au bon moment pour avoir sa chance. Et ne pas capitaliser uniquement sur une voiture de sécurité ou sur quelqu’un qui a eu un mauvais arrêt au stand."
"Demandez aux fans, qui sont nos clients ultimes... ils veulent voir des courses comme le Brésil et l’Allemagne, mais nous ne devrions pas avoir à compter sur des pluies torrentielles pour créer un tel niveau d’excitation."