Après les propos d’Oscar Piastri, qui a assuré que tout se passait bien entre lui et Lando Norris, c’est au tour du PDG de McLaren F1, Zak Brown, de confirmer que l’entente est au beau fixe entre ses deux pilotes. Il ne nie pas des tensions, mais explique qu’elles n’opposent pas son duo.
L’Américain révèle que lui et Andrea Stella, le team principal, ont été la cible de quelques agacements de ses pilotes, qui ont tous les deux exprimé des désaccords à leurs patrons, mais n’ont jamais fait retomber cette frustration sur leur équipier.
Alors que beaucoup de bruits de paddock assurent que les tensions sont à leur paroxysme au sein de l’équipe de Woking, il semblerait que les deux dirigeants du team aient trouvé la solution pour éviter que les désaccords séparent les deux pilotes.
"Il n’y a même pas eu de retombées" a déclaré Brown dans le podcast High Performance. "Pas entre eux. Pas une seule fois. Vous savez, quand vous entrez dans une pièce et que vous pouvez sentir la tension ? Pas une seule fois."
"Même lorsqu’ils se sont touchés, ils n’étaient peut-être pas tout à fait d’accord avec ce qu’Andrea, moi-même et l’équipe avions imaginé, mais ils n’ont jamais dit ’Lando a fait ça, Oscar a fait ça’. Chaque fois qu’ils sont grincheux, c’est en fait un peu envers moi et Andrea, car nous essayons d’être justes et équilibrés."
"Et je pense que le fait qu’ils aient tous les deux été un peu grincheux à notre égard à certains moments montre en fait que les choses ont été justes et équilibrées, car nous essayons de nous assurer qu’ils courent de manière honnête. Tous les incidents qu’ils ont eus, qui ne sont pas si nombreux, n’étaient finalement que des incidents de course."
"Mais nous voulons nous assurer que le championnat se décide sur la piste et non par ce biais. Je pense que nous avons de la chance d’avoir les deux pilotes que nous avons. Je ne suis pas sûr qu’Andrea, moi-même et l’équipe serions capables de gérer d’autres pilotes comme nous le faisons avec Oscar et Lando."
"Je pense donc qu’une grande partie du mérite revient à leur personnalité. Cela fait partie de notre processus de recrutement des pilotes : nous regardons leur caractère et nous nous demandons s’ils pensent comme nous. Et nous parlons tout le temps des sujets qui fâchent. Nous avons une communication très transparente, nous en parlons tout le temps."
À l’approche d’un final de saison qui s’annonce incandescent, Brown assure que son équipe ne se laissera pas emporter par l’émotion dans la lutte pour le titre pilotes.
"Je serais très surpris que nous ayons simplement des courses ennuyeuses jusqu’au bout. Ce que je ne sais pas, c’est ce qui va se passer, ce qui sera excitant, ce qui va créer du drama," explique l’Américain.
Selon lui, la clé est de s’appuyer sur ce qui a déjà fonctionné au cours d’une saison riche en rebondissements.
"Tout ce que je peux faire, c’est m’appuyer sur ce qui a marché, car nous avons déjà eu du drama cette année. Ce qui arrive maintenant peut être amplifié par les enjeux et le faible nombre de courses restantes, mais nous allons simplement continuer à faire ce que nous faisons. Nous sommes tellement focalisés, et nous n’allons pas laisser l’émotion nous détourner de notre trajectoire."
Brown rappelle que la fin de saison dernière avait déjà démontré à quel point tout peut basculer en un instant.
"Si quelque chose se produit au Brésil ou à Abu Dhabi… Peu importe. L’an dernier à Abu Dhabi, c’était la même chose : sept dixièmes de seconde. Le samedi, on était très bien : premier et deuxième sur la grille. Carlos était quoi, 3e ou 4e ? Charles était 17e, 18e. Et au premier virage, notre monde a changé."
Dans ce type de situations, McLaren applique une ligne directrice simple.
"Lando était en feu. Oscar doit remonter. On ne peut pas contrôler ce que Ferrari va faire. Donc notre approche, c’était : ’allons gagner cette course, Oscar, remonte autant que possible, et continuons de faire ce qu’on fait depuis le début de l’année’. C’est ce qu’on a fait : on n’a pas changé notre jeu, on n’a pas paniqué."
Brown détaille ensuite à quel point le titre 2024 s’est joué sur un minuscule détail stratégique.
"Lors du dernier arrêt, celui des sept dixièmes, nous avons fait un arrêt de deux secondes. Si nous avions fait un arrêt en 2,7 secondes, Lando serait ressorti devant Carlos, mais dans son DRS – très puissant dans le deuxième secteur – Carlos l’aurait forcément dépassé. Est-ce que Lando l’aurait repris ? J’aimerais le croire, mais je suis très heureux de ne pas avoir eu à le découvrir."
Et de conclure en soulignant le caractère infime du delta ayant décidé du championnat.
"Vous avez 24 courses, tout ce qui se passe durant l’année… et tout se joue sur sept dixièmes de seconde. Si Carlos gagne, Lando ne gagne pas, et nous ne remportons pas le championnat du monde."