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Brown soutient la réduction de la liberté d’expression en F1

Il assure toutefois que la FIA n’a pas cet objectif

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Le PDG de McLaren F1, Zak Brown, pense que la FIA a raison de réduire les libertés des pilotes en matière de communication. La fédération a récemment ajouté à son code sportif l’interdiction de parler de sujets politiques et personnels, laissant la porte ouverte à toute forme de censure.

Selon l’Américain, la FIA se préserve de voir abordés des sujets qui sont trop politisés, bien qu’il assure qu’il est important que d’autres puissent l’être. La question est évidemment de savoir où se situera la limite.

McLaren avait par exemple abordé un arc-en-ciel sur sa voiture en 2020 et 2021, ce qu’a interdit la FIFA au Qatar le mois dernier. Et l’équipe travaille avec l’association caritative Mind, qui lutte contre les problèmes de santé mentale (photo).

Deux sujets contre lesquels s’était exprimé Mohammed Ben Sulayem, expliquant que les pilotes devenaient trop politiques. La question est évidemment de savoir s’ils rentreront dans les interdictions du Code Sportif International, ce qui serait une privation de liberté sans précédent en Formule 1.

"C’est délicat, non ? Parce que certains des sujets sont vraiment bons, d’autres sont controversés, d’autres encore sont polarisants" a déclaré Brown à ESPN. "Je pense qu’en général, nous voulons être un sport qui fait du bien."

"Nous devons juste trouver un équilibre et ne pas faire en sorte que chaque départ de course soit un nouvel agenda politique pour quelqu’un. Je ne pense pas que ce soit sain, car cela peut détourner l’attention des gens de ce qui les intéresse, à savoir regarder un Grand Prix."

La porte est-elle ouverte à la discussion ?

Selon Brown, la FIA ne fait que poser un cadre tout en laissant la porte ouverte à la discussion au cas par cas. Il est convaincu que la FIA n’empêche en rien les discussions, mais seulement certains sujets. On peut toutefois en douter, sous l’influence de certains promoteurs, comme on a pu le voir lors de la coupe du monde de football.

"Je suis heureux que la porte soit ouverte pour que les pilotes et les équipes puissent parler à la FIA s’il y a un problème dont ils veulent discuter. Ce n’était pas ’vous ne pouvez pas le faire’. C’était ’vous ne pouvez pas le faire sans notre permission’. Donc au moins la porte est ouverte."

"Tout le monde a droit à la liberté d’expression. C’est devenu parfois incontrôlable avec tous ces messages... est-ce que cela détourne l’attention du sport ? Ces pilotes peuvent faire ce genre de choses pendant leur temps libre."

"Donc je pense que la Formule 1 et la FIA ont le droit de dire ’voici le code de conduite que nous attendons de vous pendant un week-end de Grand Prix. Vous êtes libre de faire ce que vous voulez du lundi au vendredi, pour ainsi dire’. Mais c’est évidemment lors d’un week-end de Grand Prix que les pilotes sont le plus filmés."

Une influence du Qatar en particulier ?

Le fait que cet article arrive après la coupe du monde de football au Qatar, ayant interdit jusqu’au brassard arc-en-ciel ’One Love’ des joueurs, a de quoi interroger. En effet, l’émirat arrivera au calendrier de la F1 en 2023.

Mais Brown n’est pas convaincu qu’il y ait un lien avec la coupe du monde ou l’arrivée du Qatar. Et selon lui, si le Qatar fait de la lutte pour les droits LGBT un sujet de tension, il faut respecter qu’ils n’aient pas la même vision, même si celle-ci implique que l’homosexualité soit illégale et passible de sept ans de prison.

"Je ne suis pas sûr que quelque chose l’ait déclenché, je ne sais pas si c’est à cause de la coupe du monde et du fait que c’est un sujet important là-bas. La politique est délicate par nature. C’est probablement ce qu’ils essaient d’éviter, au niveau macro-économique, c’est-à-dire que la Formule 1 ne devienne pas un foyer politique pour divers sujets."

"Mais on est condamné à faire et à ne pas faire, sur certains de ces sujets. Je pense que c’est ce que nous essayons d’éviter, ne faisons pas de la Formule 1 un sport politique. Allons simplement courir et soyons respectueux de l’endroit où nous courons."

"Il n’y a pas de solution unique dans ce monde pour les partis politiques ou les programmes politiques, donc je pense qu’il y a un bon moyen pour que chaque équipe, chaque pilote, puisse transmettre ses valeurs d’une manière non controversée."

Et de confirmer plus clairement qu’il inclut les diverses luttes sociales dans les sujets politiques : "C’est devenu un sujet brûlant dans tous les sports. En NFL, c’était le genou à terre, ça a commencé là. Il y a eu les brassards au Qatar. Je pense que ces choses peuvent commencer à s’éloigner du sport, et nous devons trouver le bon équilibre."

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