Les budgets plafonnés ont changé le visage de la F1, ont commencé à réduire les écarts sur la grille, et ont aussi permis aux équipes (franchises) de devenir éminemment saines, rentables et attractives.
Pour autant, le montant des budgets plafonnés (145 millions de dollars) en période d’inflation continue de faire jaser – d’autant que les budgets diminueront encore les deux prochaines saisons. Les écuries de pointe, en particulier, ne figurent pas parmi les ferventes enthousiasmes de ce système (et c’est un euphémisme…).
Stefano Domenicali a donc tenu, devant des investisseurs, à défendre le « bébé » de Liberty Media : les budgets plafonnés, en dépit des critiques les plus conservatrices, se doivent d’être maintenus à l’avenir en F1.
« C’est quelque chose qui a été très difficile à mettre en place, face aux ‘anciens’, ceux qui sont en Formule 1 depuis longtemps. »
« Mais il est crucial d’avoir ce système de budgets plafonnés à moyen terme, car cela nous permettra d’avoir plus de concurrence et de compétition en piste. »
On scrutera avec une grande attention l’analyse des budgets plafonnés de 2022, encore en cours. Red Bull a écopé, pour les budgets de l’année 2021, d’une sanction inédite en F1, à savoir (outre une sanction financière) une limitation de 10 % du temps passé en soufflerie et CFD.
Qu’arrivera-t-il cette année ? Red Bull sera-t-elle encore pointée du doigt ? Comment s’assurer de la justesse ou de l’exhaustivité des contrôles de la FIA ?
Stefano Domenicali ne le cache pas, surveiller des budgets aussi complexes et intriqués n’est pas chose aisée - mais cela relève de la FIA, non de la FOM !
« C’est le plus compliqué… »
« Tout d’abord, ce qui a été fait a été phénoménal pour le sport, et il ne faut pas prendre pour acquis les succès obtenus. »
« Nous avons ajouté ces règles financières, ce qui a fait de la F1 le sport le plus compliqué en termes de contrôle, car la comptabilité est différente d’un pays à l’autre, la complexité des détails est immense aussi dans les équipes d’usine, qui ont leur propre moteur… et puis il y a d’autres entités qui se développent [en parallèle des équipes de F1, dans les groupes automobiles] qui peuvent aussi apporter des ressources et des contributions aux écuries de F1. »
« Il est donc certain que la complexité est un point sur lequel la FIA doit être très forte. Elle doit mettre en place une équipe qui gère vraiment très bien ce contrôle. »
La FIA aimera sûrement ce petit coup de pression de la part de la FOM…
« Mais ce qui a été fait est un vrai pilier, et cela permet au système F1 d’être aussi solide : les équipes ont été placées dans un cadre culturel différent, parce qu’elles doivent maintenant penser différemment, quand il s’agit de gérer le développement d’une F1 en cours d’année. »
Vers une augmentation des budgets plafonnés à cause des courses sprint ?
La multiplication par deux des courses sprint cette année, ne plaide-t-elle pas aussi pour une augmentation des budgets plafonnés ?
Stefano Domenicali y consent à demi-mot...
« Nous parlons de courses sprint qui pourraient être un autre facteur. Vous pouvez avoir plus d’accidents ou de crashs et ainsi de suite. Cela fait partie du jeu. »
« Il faut donc contrôler tout ça d’une manière différente, plus adaptée à l’imprévisibilité du sport. »