Deux camps sont en place en F1 autour des budgets plafonnés : certaines équipes, surtout de pointe, veulent augmenter le plafond 2022 face notamment à l’inflation ; d’autres, comme Alpine et Alfa Romeo, veulent maintenir ce plafond et demandent aux autres équipes d’arrêter d’apporter des évolutions si elles ne sont pas en règle.
Et où se situe McLaren ? Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, a précisé sa position : quand on lui demande s’il est d’accord avec Otmar Szafnauer et Frédéric Vasseur, l’Allemand répond de manière claire et directe.
« Certainement pas. Il est également clair que les différentes opinions sur ce sujet, en ce moment, ne sont pas quelque chose d’inattendu. Il s’agit simplement des différentes positions habituelles, basées sur une vision opportuniste que chaque équipe a en Formule 1, en fonction des situations sportives actuelles également. »
Seidl en profite donc pour adresser un petit tacle sur l’opportunisme bien compris de ses homologues. Il dit aussi s’en remettre à la FIA et la FOM pour mettre tout le monde d’accord... et trouver un compromis ?
« C’est pourquoi dans des situations comme celle-là, il est tout simplement important d’avoir un leadership fort de la FIA et de la Formule 1 pour trouver des solutions dans le meilleur intérêt du sport. C’est pourquoi nous avons de bonnes discussions en ce moment. »
McLaren, une équipe qui a beaucoup poussé pour mettre en place les budgets plafonnés, n’aurait-elle donc pas anticipé l’inflation de cette année ? Seidl se défend et évoque des circonstances exceptionnelles.
« Ce n’est pas un secret que McLaren a toujours fait pression pour s’assurer que nous introduisions le plafond budgétaire et que nous souhaitions également les chiffres qui ont été mis en place (140 millions de dollars). »
« En même temps… Je pense que si vous avez des circonstances exceptionnelles comme celles dans lesquelles nous nous trouvons en ce moment, qui sont apparues au cours de la saison, alors que tout était déjà fixé en termes de budgets, il doit toujours y avoir la possibilité d’avoir des discussions de bon sens et de trouver de bonnes solutions pour le sport ; et j’espère toujours que nous trouverons de bonnes solutions. »
Quel serait l’intérêt tout de même de fixer des règles du jeu en début d’année, pour les changer à l’été ? Seidl là encore, plaide la théorie des circonstances exceptionnelles : et en effet le règlement financier avait prévu une inflation autour de 2,5 %, pas de 9 %...
« Oui, comme je l’ai dit, dans une situation comme celle-là, il est simplement important que la FIA et la Formule 1 écoutent les différentes positions des équipes pour avoir une bonne idée de la situation et ensuite trouver une solution dans le meilleur intérêt du sport. Et nous sommes clairement en faveur de la recherche d’une solution clairement définie afin que nous ne nous retrouvions pas dans un... disons, un territoire inconnu et brumeux, car je suis tout à fait d’accord sur le fait que cela pourrait remettre en question le principe du plafond budgétaire en général. »
« Ce qui ne serait pas bon car, encore une fois, le plafond budgétaire est une nécessité absolue pour la Formule 1, afin de prendre part à ce sport d’une manière financièrement durable et d’une manière où vous pouvez également être compétitif sur le plan sportif. »