La F1 a fait sa révolution financière, avec l’introduction cette année des budgets plafonnés : le montant maximal des dépenses par saison est désormais encadré, sauf exceptions notamment pour les moteurs, les salaires des pilotes, les 3 managers les mieux payés, le marketing, etc.
Cela met sous pression en particulier les écuries de pointe, Red Bull, Ferrari et Mercedes, qui opéraient bien au-dessus du plafond. Red Bull a par exemple dû renvoyer du personnel qui était depuis longtemps à Milton Keynes…
Le but de ces budgets plafonnés est de resserrer la hiérarchie ; des équipes comme Alpine F1 ou McLaren en devraient être les premières bénéficiaires.
Du côté d’Enstone justement, Marcin Budkowski, directeur exécutif, plaint le sort de ses homologues dans les écuries de pointe : couper les budgets de partout, ce doit être bien déchirant !
« Ce doit être un processus difficile. Cependant, je pense que ces équipes étaient trop grandes pour assurer un avenir durable au sport, parce qu’elles augmentaient par ricochet les dépenses de tout le monde et cela signifiait que pour la plupart des équipes, il n’était pas réaliste d’être compétitif. »
« C’est probablement arrivé un peu tard, ces budgets plafonnés, parce que les équipes ont été autorisées à se développer au-delà du bon sens et de la durabilité du sport. Je n’envie pas le processus qu’elles traversent, c’est douloureux, mais je pense que c’est la bonne chose à faire pour l’avenir du sport. »
« Nous avons la chance, si vous voulez, d’avoir une année supplémentaire pour nous y adapter par rapport aux grandes équipes, car nous sommes encore un peu en dessous du plafond maximum de cette année. »
Pour autant Alpine doit aussi elle-même s’adapter aux budgets plafonnés : Budkowski confie même que cette tâche est particulièrement chronophage, même en milieu de grille...
« Avec la baisse du plafond et avec une toute nouvelle voiture pour l’année prochaine, nous sommes au-dessus du plafond de l’année prochaine. Dans les discussions que nous avons eues avec la FIA et la F1 après que le plafond ait été abaissé de 175 millions de dollars au niveau actuel de 145 puis 140, 135, il a été mentionné à plusieurs reprises que nous sommes le type d’équipe que la Formule 1 veut en termes de taille et de structure. »
« Afin d’être en conformité l’année prochaine et de réduire efficacement nos coûts, nous avons dû fournir un travail considérable depuis l’année dernière et tout au long de cette année. »
« Honnêtement, la gestion de ce processus me prend probablement 50% de mon temps lorsque je suis à l’usine. Il ne s’agit pas seulement de gérer les réductions de coûts, mais aussi d’amener l’équipe à travailler d’une manière différente de ce qu’elle a fait jusqu’à présent, et d’accroître l’efficacité de l’entreprise. »
« Il existe des modèles très différents en F1. Nous produisons une proportion importante de nos pièces en interne à Enstone et pour cela, il faut simplement plus de personnel. »
En plus des budgets, les temps passés en soufflerie et en CFD sont maintenant plus étroitement encadrés et même proportionnellement moins élevés, pour les équipes les mieux classées. 5e, Alpine est dans une situation intermédiaire pour le moment mais les réductions générales influencent aussi le travail de développement mené à Enstone.
« Cela change juste votre approche du développement, vous devez vous assurer que chaque ’run’ en soufflerie compte mais vous devez vous assurer de faire plus de préparation avant. »
« Avant d’engager un projet, avant de dépenser de l’argent, nous devons être sûrs qu’il va faire ce qu’il est censé faire. Nous devons choisir les choses que nous faisons et celles que nous ne faisons pas, mais nous devons également nous assurer que nous travaillons de la manière la plus efficace possible. »
« Maintenant, nous avons la chance d’être au niveau du plafond, ou dans les environs. Nous devons simplement faire ce que nous faisons, mais le faire mieux et de manière plus efficace. »