Marcin Budkowski est le directeur exécutif de Renault F1 Team, et a également travaillé dans la discipline pour Prost Grand Prix, McLaren ou encore Ferrari. Passé par la FIA, il est revenu dans le cercle des équipes après avoir reçu une offre du Losange, et explique le parcours qui l’a mené à la Formule 1.
"J’ai étudié l’ingénierie à l’université et je me suis spécialisé en aérodynamique" explique le Polonais. "J’ai alors commencé à chercher un emploi d’aérodynamicien en F1. J’ai envoyé mon CV à toutes les équipes de F1, j’ai eu un entretien avec Prost Grand Prix et j’ai obtenu le poste !"
"J’ai de la chance car c’est ce que je rêvais de faire à l’adolescence. La F1 est une entreprise très difficile qui demande beaucoup de sacrifices personnels, mais nous ne devons pas oublier à quel point nous avons de la chance d’y travailler."
Bien que l’aventure Prost GP se soit terminée fin 2001, il a rebondi chez Ferrari puis McLaren, où il a participé à l’obtention de quatre titres pilotes et trois couronnes constructeurs au total.
"Après ma première - brève expérience - chez Prost Grand Prix, j’ai rejoint la Scuderia Ferrari pendant cinq ans et demi, puis McLaren F1 pendant sept autres années avant de rejoindre finalement la FIA où j’étais chef du département technique F1."
"L’année prochaine, je fêterai 20 ans dans le sport ! Le rôle que Cyril [Abiteboul] m’a offert au sein de Renault F1 Team m’a séduit car je peux mettre à profit toute l’expérience acquise au sein des équipes et avec l’instance dirigeante pour aider à diriger l’équipe et la transformer en une machine gagnante."
Il est heureux de voir l’évolution de Renault F1 depuis son arrivée il y a deux ans, et il juge même que c’est la chose qui le satisfait le plus : "Je dirais que j’apprécie vraiment la façon dont l’équipe travaille et fonctionne maintenant par rapport à mon arrivée il y a deux ans. Il y a une bonne dynamique et nous construisons une dynamique positive."
Interrogé sur ses meilleurs et pires moments vécus en Formule 1, il explique qu’ils sont liés aux performances : "Il y a des moments difficiles quand vous travaillez en Formule 1 et ils sont souvent liés à des résultats difficiles sur la piste ou en course."
"L’année dernière, les deux abandons à Bahreïn dans le même tour ont été difficiles à encaisser et ont finalement ralenti la dynamique que nous construisions en début de saison."
"[Le meilleur moment] est toujours le bon résultat lors de la dernière course ! Et au quotidien, le sentiment de surmonter une difficulté, qu’il s’agisse d’un défi technique ou managérial, et que l’on sent que l’on avance."
Il révèle avoir envisagé d’autres carrières avant la F1, et sait qu’il aurait d’autres options de métier s’il n’était pas engagé dans le sport auto. L’une d’elles serait de travailler dans l’armée de l’air.
"Adolescent, j’avais deux centres d’intérêt très différents : les avions et la psychologie. J’ai passé un an dans l’armée de l’air dans le cadre de mes études et j’ai pu voler à quelques reprises dans un avion de chasse sur le siège passager. J’aurais aimé être pilote de chasse, mais ma vue n’est pas très bonne et je suis peut-être un peu trop grand pour le cockpit des avions de combat modernes."
L’autre possibilité serait donc liée à la psychologie, et ce domaine l’a d’ailleurs guidé dans sa quête de postes en F1 : "Ensuite, j’aime aussi la psychologie et les sciences du comportement, alors peut-être un emploi qui serait lié à ça. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai tenu à combiner technologie et gestion des personnes dans ma carrière."
Selon lui, outre les compétences techniques, une des plus grandes qualités en F1 est la persévérance : "Il est très difficile d’entrer en F1 et ensuite c’est une discipline très compétitive. Mon conseil serait de rester déterminé."
"Il y a beaucoup de gens avec de bons diplômes et compétences, mais ce qui peut vous démarquer, c’est la détermination. Quand quelqu’un veut vraiment un travail, il frappe à la porte jusqu’à ce qu’elle s’ouvre - ou il s’introduit par effraction !"