Mercedes avait parié sur la stratégie à arrêt unique au Paul Ricard ce dimanche et c’est finalement celle à deux arrêts aux stands de Red Bull et de Max Verstappen qui l’a emporté, mais de peu.
Après la course, Toto Wolff revenait sur Canal+ sur une course passionnante sur le plan stratégique… Mais Mercedes n’aurait-elle pas dû écouter ses deux pilotes qui demandaient deux arrêts aux stands ?
« J’ai demandé à Franck Montagny si je pouvais utiliser des gros mots… C’était une course serrée, on voit que les 4 voitures étaient à une minute du 5e. On avait gagné une position à cause d’une faute de Max, et on a perdu la position à cause d’un mauvais calcul sur l’undercut. Mais c’est comme ça. »
Toto Wolff refuse de blâmer quiconque, en particulier le responsable de la stratégie James Vowles.
« C’est la faute… à nous tous. On était bien quand même. On avait la voiture la plus rapide, mais… on peut toujours s’améliorer. Aujourd’hui il y a des trucs à trouver pour faire mieux la prochaine fois. »
Valtteri Bottas n’est pas rentré dans les derniers tours pour tenter le point du meilleur tour (et enlever une unité à Max Verstappen). Pourquoi ? Toto Wolff explique…
« On espérait que Sergio ait une pénalité de 5 secondes pour avoir doublé à l’extérieur… C’était complètement à l’extérieur, il était à Toulon ! (rires). »
Cependant le communiqué de la FIA sur cette décision rappelle bien que le dépassement de Sergio Pérez avait été effectué dans les limites de la piste (et du canton)… : « Les commissaires ont déterminé que Perez avait complètement terminé son dépassement sur Bottas au moment où il a quitté la piste au virage 10. Le fait qu’il ait quitté la piste par la suite a donc été considéré comme une question standard de "limites de la piste". Les commissaires ont déterminé que Perez a perdu suffisamment de terrain dans le virage suivant pour qu’il ne puisse pas être considéré comme ayant ’acquis un avantage durable’. »
Et pourquoi aussi avoir arrêté Valtteri Bottas plus tôt que Lewis Hamilton, mettant alors le Britannique sous menace d’un undercut de Max Verstappen (ce qui est finalement arrivé) ?
« Nous n’avions pas le choix. Le pneu de Valtteri avait des vibrations. Vers la fin, nous étions vraiment inquiets à propos des vibrations parce qu’elles passaient par la suspension. Donc le pneu aurait pu défaillir à tout moment. Nous savions que nous allions déclencher les arrêts aux stands trop tôt, mais nous n’avions pas le choix. »
« Beaucoup de choses à apprendre. Ils font des tours de sortie phénoménaux, et nous devons apprendre pourquoi nous avons mal évalué l’undercut. C’est quelque chose que nous devons examiner. »
Toto Wolff comprend la colère de Bottas
Avec cette 3e place de Sergio Pérez, voilà que l’écart s’accroit aux deux classements en défaveur de Mercedes… Toto Wolff cependant appelle au calme.
« Oui, ça change. C’est impératif de rester calme maintenant et de se concentrer sur nos valeurs, sur tout ce qui est positif, d’analyser nos fautes. On est toujours un peu derrière mais on pousse. »
Et pourtant Valtteri Bottas s’est bien énervé à la radio, critiquant la stratégie à un arrêt unique de son équipe. Toto Wolff comprend-t-il le Finlandais ?
« J’adore que Valtteri s’énerve comme ça, c’est exactement comme il doit se comporter. C’était toujours une course à un stop, on le croit vraiment mais on avait ruiné nos pneus en chassant Max après le stop, des deux voitures. C’était absolument valide ce qu’il a fait, on en avait discuté le matin. C’est bien que Valtteri s’énerve – finalement il s’énerve. Nous avons pris un pari et nous l’avons perdu. »
La lutte est très serrée mais Toto Wolff voit plus loin : pour lui, l’essentiel reste de bien se concentrer sur le règlement de l’an prochain.
« On est déjà passé sur l’an prochain, parce qu’on croit que la performance cette année c’est de comprendre les pneus. Et si tu te concentres trop sur cette année, tu risques de rater toutes les années qui viennent. »