Le champion du monde 1978, Mario Andretti, mène aujourd’hui une autre bataille, tout aussi complexe, dans le sport : permettre à l’équipe de son fils, Michael, de faire son entrée dans le pinacle du sport automobile.
Et ce n’est pas simple puisque la FOM et les équipes (mais pas la FIA) sont d’accord pour… faire barrage à Andretti.
L’objectif est peu avouable, mais en un sens compréhensible : éviter la dilution de 10 % des revenus pour chaque équipe.
La FOM a même rejeté le dossier d’entrée d’Andretti pour 2026… tout en oe laissant ouvert éventuellement pour 2028 (si Andretti arrivait en compagnie d’un nouveau motoriste à part entière, Cadillac via General Motors).
Cela n’empêche pas d’Andretti de continuer son développement : une base vient même d’ouvrir à Silverstone pour montrer le sérieux du projet.
Mais n’est-on pas en réalité au point mort ?
Ce n’est pas ce qu’a dit, ou prétendu, Mario Andretti à Planet F1…
« Eh bien, sur tous les fronts, tout progresse » assure Mario Andretti.
« Nous avons même enfin ouvert officiellement un bâtiment à Silverstone. Je commence à être optimiste car nous travaillons avec beaucoup de diligence. Nous devrons juste arriver à une conclusion, bientôt j’espère, nous mettons tout ce qui est potentiellement nécessaire sur la table. »
« À partir de là, il ne nous reste plus qu’à croiser les doigts. »
« Nous travaillons à un rythme soutenu dans tous les domaines possibles afin de faire avancer la cause car, depuis le début, nous aimerions montrer à quel point nous prenons le projet au sérieux. On ne se contente pas de parler, mais bien d’agir. »
Mario Andretti le sous-entend : des personnels d’autres équipes pourraient rejoindre Andretti dès que le feu vert sera donné.
« Nous avons déjà une bonne partie de l’équipe ici, et nous avons quelques personnes intéressantes qui attendent que nous ayons le feu vert à 100 % de la Formule 1. »
« Nous essayons simplement de montrer que tout est en ordre. General Motors est certainement derrière tout cela et c’est très important d’amener avec nous un constructeur qui n’a jamais participé à une course de F1. »
« Je pense que le fait que la F1 soit exposée de manière si importante aux États-Unis devrait jouer en faveur de l’implication d’une équipe américaine à part entière. Je reste positif, absolument. »
Le « niet » ferme et froid de la FOM à Andretti, en janvier dernier, n’a donc pas irrémédiablement brisé les liens entre l’équipe américaine et Stefano Domenicali ?
« Évidemment, ce n’était sûrement pas très agréable. »
« Mais j’aime laisser cela derrière moi parce que nous avons fait des progrès, même d’un point de vue relationnel, depuis lors. »
« Je n’aime pas m’attarder sur le passé, surtout lorsqu’il est négatif. Donc, oui, nous allons de l’avant. Ils m’ont clairement fait comprendre que ce n’était pas la décision finale, si vous voulez, et c’est suffisant pour que nous soyons confiants. »
« C’est la raison pour laquelle je suis optimiste. Nous parlons, nous raisonnons, et c’est la première fois que nous avons un véritable face-à-face (avec la FOM). J’ai des raisons de me sentir bien. »
« C’est très important pour nous, comme vous pouvez l’imaginer. Je veux dire que c’est tout ce que nous faisons, c’est tout. C’est pourquoi nous sommes si catégoriques, c’est notre vie. Il n’y a rien de plus important que cela.
« Il s’agit de faire face à ce que l’on appelle le rêve ultime et de travailler dur - c’est ce qu’il faut pour accomplir quoi que ce soit. Rien de ce qui vaut la peine n’est facile. Nous le savons. »
Une arrivée en 2026 reste le cap fixé
Ne serait-il pas cependant plus sage, pour Andretti, de viser une arrivée en 2028, avec un châssis bien préparé et surtout un nouveau motoriste (Cadillac via General Motors) ? Pourquoi viser à tout prix 2026, une échéance déjà bien proche... ?
« Je tiens à préciser que l’objectif est 2026, pour être réaliste, c’est le plan. »
« Pour que tout fonctionne correctement, avec la complexité d’une équipe et en attendant la pleine participation de GM, 2026 est une date solide pour nous. »
« Imaginez, c’est énorme ce qu’on fait. Depuis le début, nous disons que lorsque vous faites appel à un manufacturier, l’argument est différent. Je suis très enthousiaste à l’idée que nous puissions compter sur le plus grand manufacturier américain. »
« Les manufacturiers sont donc l’élément vital de notre sport, en général, et de nos disciplines. Nous le savons tous. Je pense que nous sommes armés de tous les bons éléments, j’aime à le dire. »
Le discours de Mario Andretti se veut résolument optimiste : les nombreux tirs de barrage lancés par quasiment toutes les équipes sont-ils donc ignorés par le clan américain ?
« Nous y allons les yeux ouverts, nous ne sommes pas stupides. Nous savons à quoi nous nous heurtons. Nous connaissons l’immense complexité du projet, tout cela a été étudié avant même que nous ne commencions à y réfléchir. »
« Les gens devraient se rendre compte de l’énergie qu’il y a derrière tout cela. Il ne faut surtout pas que cela devienne négatif, car c’est une bonne chose. C’est bon pour le sport. C’est bon pour tout. C’est pour cela que nous vivons. »
« Les fans sont enthousiastes, alimentons ce ballon - c’est une chose merveilleuse. Les gens me disent ’Oh, nous allons boycotter (la F1)’... Non, ne boycottez rien, restons positifs. C’est mon mantra. »