À 36 ans seulement, Oliver Oakes a été choisi par Luca de Meo et Flavio Briatore pour devenir le nouveau directeur d’écurie d’Alpine F1. Il succède ainsi à Bruno Famin qui n’aura donc fait qu’une sorte d’intérim.
Venu de la F2, de la F3 et de Hitech, Oakes connaît le monde du sport automobile, cela va sans dire. Il devra mettre fin à une série de « mauvais managers » selon le mot même du très peu courtois Briatore…
En tout cas, Alpine F1 est sortie de sa dépression nerveuse du début d’année. La voiture a quelque potentiel, comme l’a confirmé la très belle 9e place de Pierre Gasly à Zandvoort, qui a réussi à devancer Fernando Alonso ou Nico Hülkenberg.
Mais Oakes n’est-il pas découragé par l’ampleur de la tâche, alors qu’Alpine F1 végète encore à la 8e place du classement des constructeurs, loin de son statut ? Comment être à la hauteur ?
« En fin de compte, nous savons ce qui s’est passé auparavant. Je pense qu’il y a des doutes quant à l’ampleur de la tâche, mais je pense aussi que de mon côté, il faut aimer Enstone. L’affection qui y règne… vous vous promenez dans cet endroit et vous voulez en faire partie, vous voulez diriger cette équipe. »
« Pour moi, une fois que vous avez fait cela, il n’y a plus de questions à se poser. Tout le monde rêve de diriger une écurie de F1. J’ai la chance de le faire à un jeune âge, ce que tout le monde ne cesse de me rappeler, donc pas de pression. »
« Il y a beaucoup de choses à assimiler, évidemment, il y a beaucoup plus de monde qu’en F2. C’est une grande responsabilité de diriger Enstone, mais en fait c’est la même chose - c’est une voiture de course, il s’agit de faire travailler l’équipe ensemble. Tout cela est assez normal et conforme aux attentes. »
Comme Flavio Briatore, Oakes pense-t-il qu’Alpine F1 ait subi la loi de mauvais managers ces dernières années ? Va-t-il oser tacler Otmar Szafnauer par exemple ?
« Le passé est le passé. Je pense que ces dernières années, nous avons fait certaines choses bien et d’autres pas assez bien. Vous avez vu ce l’année avec la voiture, ce n’était pas ce que nous voulions. J’espère que nous pourrons mieux commencer l’année prochaine. »
« J’ose dire que cette équipe a été mal managée pendant plusieurs années. »
« Mais Enstone a quelque chose que l’argent ne peut pas acheter. Il y a un racing spirit, une histoire. Vous ne pouvez pas vous empêcher de trouver quelque chose qui donne une passion massive. Il est facile de désigner des coupables et nous avons beaucoup parlé dans le passé, c’est un peu frustrant et ce n’est pas mon style. Vraiment, nous devons nous concentrer à nouveau sur la course. Et il y a des gens extraordinaires là-bas. Ce n’est pas la faute des gens. C’est la faute des responsables précédents. »
« J’ai de la chance. C’est une grande équipe. Il y a beaucoup de choses à faire, mais en fait c’est très simple. Nous avons besoin d’une meilleure voiture et de faire travailler tout le monde ensemble. »
Pourquoi Doohan plutôt qu’un autre ?
Première décision forte prise par Oakes (et Briatore...) : la titularisation de Jack Doohan l’an prochain. Pourquoi Doohan et pas un Mick Schumacher ou un Valtteri Bottas par exemple ?
« Cette année, il a travaillé dur à la fois dans le simulateur et pour obtenir le kilométrage nécessaire. »
« Je pense que vous pouvez être fiers de promouvoir un jeune pilote de l’intérieur. Nous avons une bonne paire de pilotes - Pierre est expérimenté, Jack a faim. Je pense que c’est tout à fait naturel et logique. »
Et à plus long terme, quel est l’objectif que fixe Oakes pour son équipe ? Va-t-il ressortir le fameux ’El Plan’ de Laurent Rossi, soit l’objectif de faire d’Alpine F1 une équipe gagnante en 100 courses ? Flavio Briatore a déjà parlé de podiums pour 2027 pour Alpine F1, qu’en dit le directeur d’écurie ?
« Cela me rend un peu fou [de voir des gens parler d’un nombre X de courses pour gagner… »
« C’est un peu pénible de continuer à lire cela. Si nous faisons tous du bon travail et que nous allons de l’avant, nous y serons. »
« Je rigole toujours en F1 : qu’est-ce qui est à court terme, qu’est-ce qui est à long terme et qu’est-ce qui est à moyen terme ? Tout le monde a une opinion différente. La mienne est la suivante : nous sommes dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui depuis deux ou trois ans. Au début de cette année, vous avez vu les résultats. Je pense qu’ils ont fait du bon travail en ajoutant de la performance à la voiture. »
« Nous ne sommes pas là où nous voulons être et nous allons continuer ainsi. Il n’y a pas de longs discours ou de promesses à ce sujet. Vous pourrez me juger dans quelques années. »