La polémique du « T-Tray » (ou "Bibgate") se poursuit de plus belle après le Grand Prix d’Austin.
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, est le plus véhément contre Red Bull : il va même jusqu’à parler d’exclusion de la F1 si les ingénieurs ne promettaient pas, par écrit, n’avoir jamais triché, en modifiant la hauteur de caisse de la voiture autrement que hors du parc fermé.
Nikolas Tombazis, responsable des monoplaces à la FIA, a pourtant déclaré que l’affaire était close. Mais a-t-il surtout voulu par-là calmer tout le monde ?
Car l’affaire n’est pas close du tout pour Toto Wolff.
« Mon avis, de ce que j’ai vu et entendu à distance, c’est que c’est scandaleux » lance la patron de Mercedes F1.
Toto Wolff ne croit pas aux explications de Red Bull : l’équipe de Milton Keynes affirme qu’elle a installé ce dispositif complexe simplement pour… ajuster la hauteur de caisse pendant les séances d’essais.
« Je pense que nous concevons tous des pièces qui respectent les standards de la F1, et qui répondent aux spécifications les plus élevées dans le cadre des règlements. »
« Parfois, sur des éléments comme l’élasticité aérodynamique, tu essaies probablement d’aller aussi loin que possible — mais il y a d’autres choses globales et certaines pièces pour lesquelles tu te demandes pourquoi elles existent. Pourquoi faire un truc réglable qui soit si complexe d’accès ? C’est douteux. »
Red Bull a fait une démonstration pour prouver que la hauteur de caisse ne se modifiait pas aussi facilement et à distance… en utilisant une clé de 60 centimètres. En clair : si on avait touché à la hauteur de caisse, cela se serait vu. Cette clé était un outil peu sophistiqué, qu’un mécanicien du paddock a surnommé, pour rire, « l’outil Bugs Bunny » – car cela ressemblait à un outil de dessin animé,
« J’adore le fait qu’ils aient mis un outil [une clé] dans la voiture pour démontrer que c’est la seule façon de le modifier ! Je me demande combien de temps ils ont mis pour imaginer cela et le placer là-dedans » ironise Toto Wolff.
« Je ne savais pas qu’en F1, on utilisait de tels outils dignes de Bugs Bunny. Ce n’est pas suffisant de dire que c’est ça, et de promettre que nous ne le referons plus. »
Toto Wolff contredit donc Tombazis : pour lui, l’affaire Red Bull ne pourrait que commencer…
« Je ne peux pas parler au nom de la FIA, ni au nom de Nikolas, » a-t-il dit. « Évidemment, c’est quelque chose qui n’a pas été remarqué pendant longtemps. »
« Mais je pense que la direction de la FIA va se pencher sur cette affaire et se demander : ‘Que faisons-nous avec ça ?’ »
La pression est maintenant sur la FIA…