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‘C’était la guerre entre Prost et Peugeot’ : Alesi raconte la fin de sa carrière F1

Il a failli diriger une équipe B de McLaren F1 en 2002

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En 2000, après deux saisons en dents de scie chez Sauber, Jean Alesi rejoignit Alain Prost, son ancien coéquipier chez Ferrari et d’ailleurs ami, dans un nouveau projet : Prost Grand Prix.

Mais rien ne se passa comme prévu. En 2000, Prost, associé à Peugeot, enchaîna cataclysme sur cataclysme : le moteur du Lion n’était tout simplement pas fiable, si bien qu’Alesi finit la saison sans aucun point.

Alesi, pour le site officiel de la F1, a donné quelques détails sur les coulisses de cette véritable guerre entre une équipe et son motoriste. Ou comment le projet Prost-Peugeot était voué à échouer dès le début…

« Pour être honnête, la relation entre Alain et Peugeot a tué l’équipe - c’était le plus gros problème. Il y a eu une guerre entre Alain et Peugeot, et cela n’a pas fonctionné. »

« J’étais au milieu de tout ça, et j’ai dû partir pour Eddie [Alesi a quitté Prost pour Jordan en 2001], mais c’était bien de finir ma carrière en F1 avec Eddie. »

À la fin de la saison 2001, et même si Prost GP était repassé à un moteur Ferrari (badgé Acer), la situation entre Alain Prost et Jean Alesi était en effet devenue invivable. Si bien qu’Alesi battit en retraite chez Jordan, tandis que Frentzen faisait le chemin inverse.

Ce fut comme un retour aux sources pour Alesi, puisque ce fut bien Eddie Jordan qui sauva la carrière junior d’Alesi en F3000, quand le Français s’était retrouvé sans sponsor.

« A partir du moment où Eddie a eu besoin d’un pilote, Alain a été heureux de me laisser partir, parce qu’il ne pouvait pas continuer comme ça. J’ai déménagé chez Jordan et Eddie a été très clair avec moi, et c’est la raison pour laquelle j’ai pris ma retraite à 37 ans... Il m’a dit : "J’ai déjà signé un contrat avec Giancarlo Fisichella [pour 2002], mais si Honda m’oblige à avoir le pilote japonais, je ne peux pas te faire signer pour continuer". »

2001 fut la dernière saison d’Alesi en F1 : il fallut bien faire place nette à Sato, le pilote soutenu par Honda...

« Au Japon, quand ils ont fait l’annonce, j’étais un peu triste et fatigué de me battre, de survivre. J’étais à une conférence de presse - parce que Bridgestone organisait toujours une conférence de presse à Tokyo - et ils avaient quelques pilotes. Michael était avec moi, ainsi que Barrichello, et lorsque la presse japonaise m’a demandé : "Takuma Sato a signé, qu’allez-vous faire ? j’ai répondu : "Je m’en vais". Michael m’a regardé et m’a dit : "Mince, j’aurais trouvé un moyen de te laisser continuer". »

« J’étais fatigué de ce jeu, mais j’aimais tellement conduire. J’ai fait un dernier essai en F1 avec McLaren, et j’étais très heureux, car j’ai probablement conduit l’une des meilleures voitures que j’aie jamais conduites, une voiture d’Adrian Newey. J’ai passé quatre jours à son volant - trois au Paul Ricard et un au Mugello - et c’était fantastique ! »

Alesi a-t-il failli devenir directeur d’écurie en F1 ?

Ce test avec McLaren F1 allait faire naître d’autres rumeurs : Alesi fut contacté par un groupe d’investisseurs, prêt à créer une équipe B de McLaren F1, une équipe qui aurait installé son QG aussi à Woking. Et si Alesi avait fini directeur d’écurie, comme Prost ?

« C’était très drôle. Une personne à Monaco m’a dit : "Peux-tu venir sur mon bateau ce soir, j’ai organisé une fête et je veux parler d’un projet". C’était le sponsor d’un de mes amis, Olivier Pla, et Olivier m’a dit : "S’il te plaît, viens, parce qu’il m’a aidé pour le sponsoring". Il sponsorisait David Price Racing et Lewis Hamilton en GP2. »

« Je suis arrivé sur le bateau et ils m’ont dit : D’accord, vous devez signer un document, parce que je passe un accord avec Ron Dennis [le patron de McLaren]. Il déménage dans son nouveau bâtiment et nous allons créer une équipe B dans l’ancien bâtiment. Je lui ai répondu : Bien sûr, je suis très intéressé, mais j’aimerais d’abord consulter les documents. »

« Lorsque je suis rentré à l’hôtel, il était tard et Ron m’a appelé pour me dire : "Viens me voir demain, il faut qu’on parle". Ron m’a alors dit : "D’accord, il te veut comme directeur d’écurie, mais c’est moi qui dois diriger l’équipe". J’ai répondu : "Ron, c’est mieux pour moi, pas de problème". Mais cela ne s’est pas très bien passé, car cette personne était un rêveur. Le premier pas était bon, mais lorsqu’il a fallu employer les gens, tout organiser... »

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