Depuis que Mahaveer Raghunathan est parvenu à inscrire un point à Monza, Tatiana Calderón est la seule pilote du championnat de F2 ayant commencé la saison à n’avoir, jusqu’à présent, inscrit aucune unité. La Colombienne de 26 ans est cependant une personnalité en vue dans les paddocks, notamment grâce à son rôle de pilote d’essais pour Alfa Romeo.
Tatiana Calderón a beaucoup de mérite personnel pour être l’une des seules femmes à concourir, aujourd’hui, à ce niveau de compétition en sport auto. Même si elle n’accède pas à son rêve – devenir titulaire en F1 – elle considère aujourd’hui que la F2 lui a beaucoup appris.
« J’ai tant appris grâce au sport » a-t-elle confié. « Le dévouement, la passion, la patience. Je sens que dans le monde, nous courons contre le temps. Nous voulons tout, tout de suite. Mais il faut du temps. Un obstacle vous rend parfois meilleur. J’ai vraiment appris à être beaucoup plus patiente. Il faut surtout trouver ce qui fonctionne spécifiquement pour vous. Il faut cette confiance en soi qui arrive avec le temps, et qui vous permet de croire que vous pourrez tout réussir. »
« J’ai ressenti des doutes, vraiment. Surtout quand les résultats n’arrivent pas ; et comme je suis une femme, on me dira que je ne serai physiquement jamais assez au niveau. Il ne faut pas juste se concentrer sur les résultats. Je cours parce que j’adore la vitesse, l’adrénaline, j’adore être dans une voiture de course. Je ne peux imaginer ma vie sans la course. C’est difficile, mais j’adore les défis. »
Que répond Tatiana Calderón à ses détracteurs misogynes à ce sujet ?
« Je leur demande ce qu’ils y connaissent, parce que ce sont souvent des gars qui le demandent. Comment savent-ils de quoi nos corps sont capables ? Cela me fait ch… quand les gens pensent des choses comme ça, et essaient de placer des limites à votre performance. Mais cela me motive encore plus parce que je veux leur prouver qu’ils ont tort, leur prouver que je suis capable de lutter au plus haut niveau. J’ai toujours pris ces commentaires comme une source de motivation supplémentaire. En un sens, ça a fait de moi une meilleure pilote et ça m’a permis de mieux me comprendre moi-même. »
Alors que sa première saison de rookie est fort décevante, Tatiana Calderón est-elle prête à rempiler pour une année supplémentaire en F2 ?
« Je vis l’instant présent. Je ne me soucie pas de ce qui est arrivé parce que je dois remettre les compteurs à zéro au prochain virage. Et le prochain tour est totalement différent parce que peut-être que la direction du vent aura changé… Donc je dois m’adapter. Vous courez aussi contre d’autres gars, il faut avoir une vision claire de ce qui se passe devant vous. Il faut avoir bien sûr des talents naturels, mais aussi certaines compétences qui viennent avec le temps. Il faut vivre l’instant présent, mais vous ne pouvez pas anticiper ce qui va arriver. Une fois que vous êtes plongée dans la course, vous saurez naturellement quoi faire. »
« Mon but est, à 100 %, d’arriver en F1. Je sais que je peux le faire. Il faut juste tout mettre ensemble au bon moment. »