Si aucun Grand Prix n’est annulé, le calendrier F1, l’an prochain, comptera un nombre record de courses : c’est-à-dire 24.
La F1 n’arrive-t-elle pas à « saturation », comme l’a déjà craint Günther Steiner chez Haas ? N’est-ce pas trop ?
Mais les équipes de F1 ont-elles eu de toute manière leur mot à dire dans les discussions menés par la FOM et Stefano Domenicali ?
« Oui, on a débattu beaucoup de ces 24 courses. On a aussi des double-headers, des triple-headers » commente Mike Krack, le patron d’Aston Martin F1, de son côté.
« Dans l’ensemble, nous ne sommes probablement pas loin de la limite de ce que nous pouvons faire ou de ce que nous pouvons accepter. Mais c’est aux équipes de trouver les moyens de rendre cela viable pour leurs employés. Toutes les équipes le font, en discutent, essaient de trouver des solutions. »
« Mais encore une fois, cela montre la force du sport et c’est quelque chose que nous avons tous accepté et maintenant nous devons trouver des moyens de rendre le calendrier soutenable pour tout le monde. »
James Vowles, le patron de Williams, met en avant une solution pour alléger le fardeau du calendrier, pour les équipes de course : opérer une rotation du personnel.
« Il s’agit d’un problème d’optimisation. Il est clair que nous ne pouvons pas continuer à emmener sur chaque Grand Prix les mêmes personnes. Nous devons repenser, dans une certaine mesure, la manière dont nous gérons les organisations de course. Mais il y a des séries de courses qui se déroulent sur 32 week-ends ou plus par an. Il s’agit simplement d’un problème d’optimisation. Comment faire en sorte que la vie soit viable pour tout le monde tout en continuant à être performant ? »
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, tire aussi la sonnette d’alarme : 24, c’est le maximum. Et si la FOM veut continuer à s’étendre sur de nouveaux marchés, il propose une solution à Stefano Domenicali : opérer une rotation, non des équipes, mais des Grands Prix !
« 24, c’est la limite. Stefano va la fixer comme telle. Il y a une demande pour probablement 30 Grands Prix. J’aimerais donc qu’il y ait un jour 24 Grands Prix, mais que, pour englober davantage de marchés, il y ait 20 Grands Prix fixes et huit tournants, de sorte que l’on soit présent sur 28 marchés et ce 24 fois par an. »
« Ce serait un excellent moyen de conserver le calendrier tel qu’il est, tout en l’élargissant. »
« Le calendrier a été définitivement amélioré cette année d’un point de vue logistique et ce n’est pas facile, parce que chaque territoire a une raison pour laquelle il veut quelque chose à une certaine date. Ou il y a d’autres événements ou des jours fériés, des choses de cette nature. C’est donc une priorité pour nous tous et je ne doute pas que les choses continueront à s’améliorer. »
Chez Red Bull, le Dr Helmut Marko est également peu convaincu par le nombre important de courses, très étalées.
« On va rouler de février à décembre ! C’est une charge énorme et un fardeau incroyable pour les employés. Plus n’est pas possible et vous devez faire attention à ce que cela ne devienne pas inflationniste avec encore plus de courses à l’avenir. »
« C’est la limite non seulement pour le corps, mais aussi pour le mental. Bien sûr, c’est encore plus dur pour la mécanique. Nous devons également faire attention à ce que les courses ne perdent pas de leur valeur lorsqu’elles sont si nombreuses. »