Le scalp de Mattia Binotto va-t-il tomber, alors qu’une nouvelle performance désastreuse s’annonce pour Ferrari ce week-end à Monza, de surcroît à domicile… ? Apparemment pas ! Le patron de la Scuderia a été conforté dans ses fonctions par le PDG de Ferrari en personne, Louis Camilleri. Qui entend clore l’ère des licenciements express et incessants à Maranello.
Camilleri, dans le New York Times, a ainsi assuré qu’il avait « une confiance totale dans Mattia Binotto et son équipe. »
Pourtant, comment avoir confiance avec des résultats en chute libre ? Le PDG de Ferrari a bien conscience de ce paradoxe…
« Les résultats ne sont pas là pour prouver ce que je dis, mais ces choses-là prennent du temps. Malheureusement, dans le passé, il y a eu trop de pression, des histoires de gens qui partaient. Il y avait une sorte d’ambiance de porte battante [une grande instabilité], et je mets un terme à cela. »
« Ce dont nous avons besoin, c’est de stabilité et de concentration. Si vous regardez la période où Red Bull a gagné des championnats, si vous regardez Mercedes aujourd’hui, à part le talent, l’une des choses clés qu’ils avaient était la stabilité, et c’est quelque chose qui, franchement, a fait défaut à notre équipe. »
« Je veux donc m’assurer que la stabilité reste en place, malgré la pression incroyable qui s’exerce sur l’équipe, en particulier de la part des médias italiens, qui sont parfois assez brutaux, appelant à couper les têtes ; mais ce n’est pas la solution. »
« J’ai introduit une stratégie à plus long terme, notamment en termes d’investissements. Faire travailler davantage les gens en équipe, cela prend toujours un peu de temps. On ne change pas de culture du jour au lendemain. »
Il est vrai que sous l’ère Jean Todt, il avait fallu à Ferrari des années de patience avant que Michael Schumacher ne décroche son premier titre, en 2000. Camilleri dresse ce parallèle...
« Si je regarde le calibre de Jean Todt, Michael Schumacher, Ross Brawn [directeur technique à l’époque] et tous ces gars, il leur a fallu six ans pour arriver à ce qu’ils sont finalement devenus - cette équipe gagnante phénoménale. »
Camilleri reporte ses espoirs sur le règlement 2022 pour redresser Ferrari, et donc sur l’efficacité à moyen terme du projet Binotto. Autrement dit, mi-2022, si tout continue à aller mal, Mattia Binotto pourrait faire ses valises.
« La situation ne peut pas s’améliorer en 2021. Pour 2022, la nouvelle réglementation entre en jeu, et chaque fois qu’il y a eu une grande révolution au niveau du règlement technique, cela peut changer la donne. Nous avons le talent, l’éthique du travail et la détermination pour y parvenir, et je suis sûr que nous serons de nouveau dans la bataille. »
Enfin, le PDG de Ferrari s’est exprimé sur une possible arrivée en IndyCar de sa marque. La pression est mise sur les instances réglementaires.
« En Indy, cela dépend un peu de la flexibilité de leurs futures réglementations. »
Quant à une arrivée en Formule E, elle a été exclue dans l’interview.