Le développement de l’unité de puissance actuelle en F1 touche à fin. Après le moteur thermique, le MGU-K, la batterie et l’unité de contrôle électronique verront aussi leur développement être gelé le 1er septembre prochain (sauf pour les éléments liés à la fiabilité).
Mais les motoristes sont loin d’être au repos. Bien au contraire, il faut d’ores et déjà commencer à penser à la réglementation 2026. Elle n’a pas été gravée dans le marbre, mais on en connaît les grandes lignes (passage au carburant 100 % durable, abandon du MGU-H et augmentation du déploiement d’énergie venant du MGU-K principalement).
Bruno Famin, directeur exécutif d’Alpine Racing, a donc commencé à « explorer certains sujets » à l’usine moteur de Viry.
« Les points clés du règlement sont là, même si le nouveau règlement n’est pas finalisé. »
« Avec Viry, avec Enstone, nous y travaillons déjà, c’est certain. »
Il est d’autant plus important de commencer à travailler maintenant que le temps de développement au banc d’essais moteur risque d’être limité dans le règlement futur. L’avenir commence donc aujourd’hui pour Famin.
« Il faut toujours investir. On aura moins de temps au banc d’essais, ce n’est pas le même volume mais il faut s’adapter. »
« C’est pour ça qu’on investit maintenant parce que les points clés du règlement 2026 sont déjà connus, même si on ne connaît pas le nombre d’heures au banc. »
« Vous devez optimiser car le nombre d’heures va être réduit, vous devez optimiser pour changer votre façon de tester. Nous travaillons sur ce point, c’est certain. »
Pour Famin, la question de la quantité (de temps passé au banc d’essais) comptera bien sûr, mais il y a aussi le sujet de la qualité : car pour être efficace en 2026, il faudra ainsi quelque peu changer les méthodes et les manières de travailler.
« Nous connaissons les points clés de la réglementation 2026 et nous adaptons nos infrastructures pour être en phase avec ces nouvelles technologies, ces nouvelles réglementations. »
« Il faut aussi investir parce qu’il y a toujours quelque chose de nouveau en matière de tests, de moteurs, de composants, toujours quelque chose à apprendre. »
La fiabilité du moteur 2022 : alarmante ou non ?
Pendant ce temps, le travail pour améliorer la fiabilité de l’unité de puissance actuelle se poursuit donc. Et il semble y avoir du travail justement puisque les soucis sont hélas légion pour Esteban Ocon et Fernando Alonso.
Mais Famin assume totalement la philosophie de l’ancienne Régie cette année : avant l’arrivée du gel, il était crucial de miser sur la performance plutôt que sur la fiabilité - sur laquelle il sera toujours possible de travailler.
Du reste pour Famin l’unité de puissance Renault n’est pas moins fiable que d’autre...
« Nous savons que les constructeurs envoient des demandes de correctifs pour la fiabilité à la FIA, c’est public au sein des constructeurs. Nous voyons que nous ne sommes pas les seuls à avoir de petits problèmes de fiabilité. »
« Lorsque vous commencez une période de gel de quatre ans, vous n’avez pas d’autre choix que d’utiliser le meilleur moteur possible, sachant que la FIA n’acceptera aucune modification en termes de performance, mais qu’elle acceptera certaines modifications pour des questions de fiabilité. »
Rappelons pour finir que des améliorations en termes de fiabilité servent aussi la performance : car si une unité de puissance est plus fiable, on peut l’exploiter et la faire travailler plus durement, pour simplifier…