L’annonce du retrait de Honda a sonné comme un coup de semonce pour la F1 : le motoriste japonais, par ce geste, a voulu signifier qu’il n’était pas convaincu de la nécessité d’être présent en F1, tant sur le plan économique que technologique. La discipline reine du sport automobile est en effet menacée par la montée de l’électrique, et conséquemment de la Formule E. De surcroît, Honda n’a pas jugé suffisante, de toute évidence, la stratégie de durabilité et de neutralité carbone de la F1.
Chase Carey a pourtant une lecture différente de ce retrait : selon le PDG de la FOM (qui s’adressait devant des investisseurs de Liberty Media à rassurer), la décision de Honda a été surtout prise pour des raisons de finance d’entreprise, liées à la crise du coronavirus.
« Je vois deux choses derrière la décision de Honda. »
« Je pense que la première est qu’elle a été, de mon point de vue, largement motivée par les défis économiques de l’ensemble de l’entité Honda. L’industrie automobile en général a des défis à relever, et je pense que Honda vit et lutte clairement avec ces défis. Je pense donc que c’était la question centrale. »
Chase Carey reconnaît tout de même que le coût des moteurs en F1 pose question aujourd’hui…
« Il ne fait aucun doute qu’il y a des aspects économiques concernant le moteur dont nous allons nous occuper. »
« Mais je pense que Honda a senti que ces pressions existaient aujourd’hui, et qu’ils ont dû prendre des décisions. »
Chase Carey n’entend pas ainsi modifier la direction générale du sport après l’avertissement Honda. La F1 compte toujours attendre 2026 pour introduire une nouvelle génération de moteurs et le chantier avance bien pour Carey : des motoristes même extérieurs à la F1 auraient confirmé leur enthousiasme à Liberty Media.
« Il y a un intérêt croissant. Et pas seulement de la part des manufacturiers qui sont dans le sport, mais aussi de ceux qui n’y sont pas. »
« Ils sont en fait incroyablement enthousiastes sur notre futur en matière de durabilité, de la direction que nous allons prendre avec la prochaine génération de moteurs. »
« Je ne sais pas si vous avez vu la déclaration du PDG de Volkswagen il y a quelques mois, ils n’auraient pas pu être plus positifs quant à la direction que nous prenons et à notre importance en tant que plateforme. »
« Je pense donc qu’à mesure que nous continuons à diffuser davantage d’informations sur notre moteur prochaine génération et sur nos objectifs de durabilité, nous obtenons en fait un soutien et un intérêt croissants de la part des partenaires existants et des nouveaux partenaires potentiels – concernant l’importance de ce moteur pour leur futur. »
De quoi voir une arrivée prochaine de Volkswagen en F1 ? On en est encore loin !