Sergio Pérez a glané dimanche dernier, en Arabie saoudite, son 5e succès en F1. Selon son patron Christian Horner, il s’agissait de sa plus belle victoire dans la discipline.
Plus belle victoire qu’à Sakhir avec Racing Point, ou qu’à Monaco ou Singapour par exemple ? En quoi est-ce que ce succès saoudien s’est distingué des autres ?
Christian Horner en a dit plus au podcast F1 Nation : son premier argument, c’est celui du rythme de course de Sergio Pérez.
« C’est un week-end incroyable où nous avons rattrapé des qualifications difficiles, évidemment, après les déboires de Max Verstappen. C’est génial… Checo a aussi obtenu sa cinquième victoire en carrière, quatrième victoire pour nous, et c’est probablement son meilleur week-end de pilotage je dirais. »
« En particulier après la voiture de sécurité, il a été très fort lors du redémarrage, son rythme était très fort. »
Max Verstappen avait un rythme à peu près équivalent à celui de Sergio Pérez - ce qui n’est pas peu dire, remarque Christian Horner.
« Nos deux pilotes s’y mettaient. On pouvait voir par moments qu’ils étaient une seconde, 1,2 plus rapides que le reste du peloton et c’était une grande performance de leur part. »
La fiabilité, épine dans la chaussure Red Bull ?
Red Bull survole ce début de saison, et il n’y a que la fiabilité pour le moment (comme dans le cas de Max Verstappen en qualifications) qui semble devoir remettre en cause sa suprématie...
Que peut dire Christian Horner sur ses soucis de fiabilité qui agacent Max Verstappen ?
« Nous avons construit une grande voiture, c’est un témoignage de l’excellent travail qui se fait dans les coulisses, par toute l’usine. »
« Bien sûr, ce que vous voyez lors d’un week-end de Grand Prix ne représente que 10 % de ce qu’est l’équipe dans son ensemble, alors pour nous, c’est le meilleur début de saison que nous ayons jamais eu, je pense. Nous avons eu des moments difficiles, il y a quelques petits problèmes de fiabilité que nous devons nous assurer de maîtriser, mais c’est une performance phénoménale de la part de toute l’équipe. »
« Il y a toujours des problèmes, et vous repoussez les limites à tout moment. À bien des égards, c’est une chance que cela se soit produit en qualifications [le problème de transmission] car trois tours de plus et il survenait le premier tour du Grand Prix. La chose la plus importante est évidemment de comprendre le problème et de le résoudre. »
Sergio Pérez comme Max Verstappen ont aussi rapporté des problèmes de pédale de frein "trop longue". Est-ce cela qui a contraint Red Bull à demander à ses deux pilotes de lever le pied, avant un changement d’avis général ?
D’ailleurs, que peut dire Christian Horner sur les petites tensions ayant émaillé entre Sergio Pérez et Max Verstappen sur le respect de temps au tour minimaux ?
« Il y aura toujours ce genre de discussions quand vous êtes la voiture de tête. Vous voulez toujours savoir que la voiture qui vous suit a atteint la cible de temps au tour avant. C’est donc tout à fait normal. En tant qu’équipe, nous étions préoccupés par un éventuel problème de fiabilité et nous nous demandions comment le gérer. »
« Une fois que nous avons vu qu’il n’y avait pas de problème que nous pouvions voir dans les données, il s’agissait de les laisser faire et de gérer les cinq derniers tours. Le seul débat sur la gestion du rythme a eu lieu lorsque le problème de la transmission s’est manifesté. À ce moment-là, on s’est dit "d’accord, réduisons le rythme des deux voitures". »
« Mais dès qu’il est devenu clair que nous ne pouvions rien voir dans les données, nous avons relâché les voitures. Nous avons parlé des consignes d’équipe lors d’un briefing : vous êtes libres de courir, mais vous devez rester propres. »
Christian Horner a-t-il été heureux de voir que Max Verstappen a poussé dans la dernière boucle, pour obtenir le point du meilleur tour ?
« Eh bien, je pense que nous sommes arrivés à la conclusion que… vous savez quoi, c’est le dernier tour. S’il doit y aller, il doit y aller. Je pense donc qu’il en était déjà arrivé à cette conclusion lui-même. Les deux pilotes avaient l’information. Checo avait le tour le plus rapide à ce moment-là, il a demandé ce que c’était. La raison de sa demande était donc évidente. Il savait que Max allait tenter sa chance. »
« Checo a abandonné après les deux premiers virages, il avait déjà un dixième et demi de retard, et on l’a vu lever le pied. »
« Il faut faire passer le message au pilote, bien sûr l’intérêt de l’équipe est de maximiser les points et à n’importe quel moment, si vous sentez que vous pouvez avoir un problème de fiabilité, alors vous le gérez évidemment. Inévitablement, Max a dit à la radio que le point pour le tour le plus rapide signifiait beaucoup pour lui et qu’il n’y avait aucune raison pour que nous ne laissions pas Checo ou lui tenter leur chance. »