Si Sebastian Vettel a évolué personnellement et même politiquement à la fin de sa carrière en F1, au point de paraître comme un mentor ou un sage, son attitude n’était pas si mature par le passé, à en croire du moins son ancien directeur d’écurie.
Sa domination, couplée à sa décontraction, passaient parfois pour de l’arrogance ou de la facilité. Mais Christian Horner aimait encore moins une « habitude ennuyante » de Sebastian Vettel du temps des années Red Bull : quand il levait son doigt en l’air ou montrait certaines personnes avec son doigt… voire mettait son index dans votre figure !
Christian Horner a dépeint avec humour cette attitude, qu’il trouvait un peu déplacée, dans un podcast récent produit par Red Bull…
« Tout évolue avec le temps ! Sebastian avait l’habitude, lorsqu’il sortait de la voiture, de vous fourrer son doigt dans votre visage. Il avait cette fâcheuse habitude ! »
Le succès appelle forcément la jalousie, voire la détestation : c’est peut-être ce que l’on voit actuellement à certains égards avec Max Verstappen ; c’est aussi ce que subissait Sebastian Vettel selon Christian Horner. Il est vrai que Sebastian Vettel n’a jamais été aussi populaire que quand il n’était plus champion...
« Lorsque vous gagnez de nombreux titres d’affilée dans tout sport, il est facile de perdre votre popularité ; et Sebastian était une personne très respectueuse de sa vie privée, il ne donnait aucune information personnelle sur lui. Il n’a jamais laissé les gens voir qui il était vraiment. »
« En vieillissant, il s’est senti plus à l’aise pour s’exprimer et les gens ont vu son caractère et ses valeurs, et ils ont commencé à aimer cela - et il est devenu extrêmement populaire à la fin de sa carrière. »
Mais c’est bien sûr l’affaire du ’multi 21’ au Grand Prix de Malaisie 2013, lorsque Sebastian Vettel a refusé d’écouter les consignes d’équipe pour dépasser Mark Webber, qui ont donné à l’Allemand cette image d’enfant gâté ou terrible.
Avec le recul, Christian Horner regrette-t-il de n’avoir pas su mieux prévenir ou juguler ce conflit interne à Milton Keynes ?
« C’est toujours formidable d’avoir vos deux pilotes qui sont au pic de leur performance et se battent, c’est exactement ce que vous voulez en tant qu’équipe ou en tant que directeur d’écurie. Alors, vous devenez très conscient d’une nécessité : il faut s’assurer que les deux pilotes aient les mêmes opportunités parce que vous voulez que la différence se fasse sur la piste. »
Mais Vettel n’était-il tout de même pas le numéro 1 de Red Bull à l’époque ?
« Il n’y a pas de pilote numéro un dans tous les contrats que nous avons eus. Tout dépend vraiment de ce qu’ils font sur la piste et c’est ainsi que nous voulons que les choses se passent. »
« Nous sommes donc scrupuleusement équitables dans la manière dont nous traitons les pilotes en ce qui concerne les évolutions, la manière dont elles sont distribuées, les pièces, le poids des pièces, tout ce que vous voulez, jusqu’à savoir qui sortira le premier du garage pour une séance de qualification (on alternait d’un week-end à l’autre). »