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Chaleur, humidité… comment Haas F1 se prépare au défi physique extrême de Singapour

Pour le personnel et pour les pilotes

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Le tracé de Singapour est non seulement complexe ; mais les pilotes y courront aussi, ce week-end, dans la chaleur et dans l’humidité tropicales du détroit de Malacca.

C’est donc un Grand Prix à la difficulté extrême pour Faith Atack-Martin – coach chargé de la performance et physiothérapeute de l’équipe Haas.

Celui-ci a expliqué les défis particuliers de la course dans la cité-État, nous plongeant aussi dans des détails parfois peu connus du monde de la F1. Il évoque les défis physiques non seulement des pilotes, mais aussi et surtout du personnel de l’équipe dans le garage.

« La chaleur à Singapour est importante, mais l’acclimatation à la chaleur au cours de la saison dans d’autres conditions chaudes permet à l’équipe de s’y préparer avant d’arriver à Singapour en septembre. Cependant, l’humidité pose un défi supplémentaire et nécessite une gestion attentive pour s’assurer que les membres de l’équipe puissent réguler leur température corporelle (on parle de thermorégulation), s’hydrater et donner le meilleur d’eux-mêmes. »

« La préparation physique et mentale dans cet environnement doit tenir compte de nombreux facteurs. Tout d’abord, notre priorité est d’éviter les maladies dues à la chaleur. Pour cela, il faut maintenir l’équilibre entre le sel et l’eau dans le corps. »

« D’autres stratégies visent à faciliter la thermorégulation. Les stratégies de refroidissement comprennent l’accès à des serviettes glacées, des bandes de sudation et l’utilisation d’une salle de repos climatisée dans le garage où les membres de l’équipe peuvent se rendre pour faire une pause. Nous utilisons également des bains de bouche au menthol. Bien qu’il n’affecte pas la température centrale, la perception de la chaleur peut être manipulée. De même, l’utilisation de sprays froids donne une sensation temporaire de fraîcheur qui peut s’ajouter à des méthodes plus robustes. »

Heureusement, la course de Singapour ayant lieu de nuit, l’équipe de course n’a pas à subir, en plus, les effets du décalage horaire, poursuit Atack-Martin.

« On pense que Singapour est une course difficile pour le décalage horaire en raison du décalage avec l’Europe, mais ce n’est pas le cas. »

« C’est une course de nuit, les horaires de travail de l’équipe ne changent donc que très peu par rapport à ceux de l’Europe. Afin d’atténuer la fatigue du voyage, qui sera un facteur après un long vol, le premier jour d’arrivée est un jour de repos et des heures de sommeil spécifiques sont conseillées afin d’éviter l’adaptation à l’heure de Singapour. »

« D’autres considérations d’ordre mental reconnaissent qu’il y a un risque de baisse d’humeur et de moral, lorsque la lumière du jour est limitée. Nous essayons donc de faire participer l’équipe à une expérience commune, comme un match de football ou un repas d’équipe. C’est important pour le moral et le sens de la perspective en dehors de la piste. »

Un défi physique éprouvant pour les pilotes ?

Nikolaj Madsen, le physiothérapeute de Kevin Magnussen, précise de son côté comment se passe la préparation plus spécialement du côté du pilote danois.

« Kevin s’adapte en arrivant à Singapour quelques jours avant la course - et en essayant de s’adapter au fuseau horaire le plus rapidement possible. Les conditions sont assez extrêmes et nous essayons de l’hydrater dès la semaine précédant la course, en commençant par lui donner beaucoup d’eau, de sel et de minéraux. J’y consacre beaucoup d’efforts, car l’humidité et la chaleur sont très présentes. »

« La plus grande différence entre Singapour et les autres courses est la nourriture et les boissons. Je lui fais boire beaucoup d’eau pour qu’il reste hydraté, voire trop hydraté. Après la course, nous essayons de lui donner du sucre parce que le cerveau est surchauffé et qu’il fonctionne avec du sucre. Aussi vite que possible, j’essaie de lui donner du sucre, et lentement de l’eau. Après une longue course, vous n’avez pas tendance à avoir faim parce que l’adrénaline est encore dans votre corps et qu’il est parfois difficile de dormir après une course. »

Martin Poole, coach chargé de la performance pour Nico Hulkenberg, explique enfin de son côté avoir, depuis longtemps, entouré la date de Singapour dans son calendrier.

« Nous avons l’œil sur Singapour depuis le début des vacances d’été et Nico a effectué de nombreuses séances d’entraînement dans des conditions de chaleur et d’humidité élevées pendant ces vacances, pour l’aider à se préparer. Améliorer sa condition, s’adapter à la chaleur et s’habituer à l’inconfort extrême de la fatigue dans des conditions de chaleur et de transpiration est la meilleure façon de se préparer à une course unique comme celle de Singapour. »

« Avant chaque séance sur la piste de Singapour, nous travaillerons dur pour pré-refroidir son corps en portant un gilet réfrigérant, en utilisant des serviettes gelées et en buvant des boissons fraîches. Après chaque séance, Nico sautera directement dans un bain de glace pour abaisser rapidement sa température centrale, ce qui permettra à son corps de commencer à récupérer plus rapidement. Nico perd généralement entre 1,5 et 2 kg pendant le Grand Prix de Singapour. »

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