Désormais manager des sports mécaniques pour le compte de Liberty Media, Ross Brawn peut mettre à profit son immense expérience dans la discipline. L’histoire retiendra particulièrement son association avec Jean Todt et Michael Schumacher, dans les années 2000, chez Ferrari.
Invité au lancement de la collection Art Ferrari au Royal Automobile Club à Londres, Ross Brawn est justement revenu sur ses années passées à la Scuderia : des années de succès, bien sûr, mais des années aussi très intenses.
« J’ai été assez chanceux pour me tenir sur le podium de Monza, lors d’une victoire de Ferrari, et il n’y a pas de meilleure sensation que cela. Voir une immense foule, l’émotion, la passion des fans… »
La passion était vive, pour le pire et le meilleur...
« J’avais l’habitude de marcher dans l’aéroport de Bologne, de me faire insulter, ou de me faire dresser des louanges. Et ce genre de choses n’arrive pas ailleurs dans le monde. Mais telle est la passion qu’il y a pour Ferrari. »
Après cinq titres pilotes et six titres constructeurs d’affilée, Ross Brawn a avoué, sans peine, qu’il avait eu du mal à tourner la page Ferrari.
« J’ai pris une année sabbatique. J’aurais eu du mal à passer, directement, à une autre équipe après Ferrari. »
« Mais j’y ai passé 10 ans. Une décennie, c’est un chiffre rond et c’est sympathique. J’ai senti qu’il était temps, après dix ans, de m’arrêter. Je ne voulais pas devoir partir dans des circonstances difficiles. Donc, c’était parfait pour moi. »
« J’adore l’histoire de Ferrari. Enzo Ferrari ne s’est pas juste dit un jour ‘allez, je vais créer cet empire, et voici comment je vais m’y prendre’. Ferrari a juste évolué pour devenir l’équipe de course la plus célèbre du monde, et le constructeur qu’elle est aujourd’hui. Etre une petite pièce de tout cela, c’était très spécial. J’adore toutes les phases de l’histoire de Ferrari : l’intrigue, le mystère, qui la recouvrent, en font partie. »
Ross Brawn a également laissé un fort héritage au sein de Mercedes GP, qui domine actuellement la F1. L’ingénieur britannique a participé à la construction de l’ex Brawn-GP, avec le succès que l’on sait. Mais Ferrari gardera une place spéciale dans son cœur…
« Je me suis rendu là-bas [à Maranello] et ils avaient laissé certains cadeaux pour moi. C’est sympathique. Je m’y suis fait quelques amis. »
« Je vais souvent à Goodwood, où ils font rouler [lors du Festival] quelques-unes de leurs vieilles Ferrari. Et les mécaniciens qui les font rouler, sont ceux avec qui je travaillais quand j’étais là-bas. On se fait toujours des accolades, on se rappelle des souvenirs, et il y a souvent des larmes. C’est toujours un endroit très spécial. »