Haas marque le pas en performance depuis quelques courses, en l’absence d’évolutions. Le potentiel de la voiture reste cependant relativement bon, comme l’a prouvé la solide remontée de Kevin Magnussen en course à Bakou, interrompue par un problème d’unité de puissance sur le V6 Ferrari.
Günther Steiner, en analysant cette performance azérie, voit ainsi le verre à moitié plein.
« Nous avons en fait été surpris de voir à quel point la voiture s’est bien comportée dimanche en course, avec Kevin qui s’est battu pour les points, mais ensuite nous avons eu la panne mécanique avec l’unité de puissance. Vendredi, nous ne sommes pas partis du bon pied, nous étions un peu en retrait - plus qu’un peu - mais samedi, on était là où on devait être. »
« Là où on a le plus souffert, c’est dans la ligne droite, d’autres ont fait mieux avec peu d’appui aérodynamique en lignes droites, donc tout le week-end on a un peu souffert. Si les qualifications n’avaient pas été compromises par le drapeau rouge que nous avons rencontré, cela aurait pu être mieux… Mais, avant la perte de puissance, nous étions en très bonne position pour marquer des points donc je ne suis pas trop contrarié, je suis plus déçu que nous ayons eu un autre abandon. »
Désormais la F1 arrive à Montréal... un circuit où comme à Bakou, le marsouinage sera redouté par bien des équipes car le circuit demeure très bosselé. Et chez Haas, le problème est-il aussi important qu’ailleurs selon Günther Steiner ? Faut-il vraiment sacrifier du confort de conduite au détriment de la performance, et jusqu’à quel point ?
« C’est toujours agréable de retourner au Canada, c’est toujours un bel événement. Je dis sympa parce que les gens aiment vraiment qu’on y aille et ils voient ça comme un super événement pour leur ville et toute la communauté F1 adore Montréal. »
« Le marsouinage est tellement différent de circuit en circuit. À Barcelone, il semblait que tout le monde avait trouvé une solution mais ensuite à Bakou, ce n’était plus le cas. Donc je ne sais pas trop à quoi m’attendre à Montréal. Cela dépend du package de la voiture et je suis sûr qu’il y a suffisamment d’ingénieurs intelligents en Formule 1 pour que tôt ou tard, espérons-le plus tôt, nous contrôlions le marsouinage.
« Nous en souffrons un peu, peut-être un peu moins que certaines autres équipes mais peut-être plus que d’autres, donc nous travaillons simplement sur chaque piste, pour offrir aux pilotes le meilleur pilotage possible avec les meilleures performances, car tout dépend de la performance. Si vous compromettez les performances, vous pouvez avoir un pilotage très confortable dans la voiture mais qui veut faire cela ? Voyons en essais libres où nous en sommes, mais nous savons tous que le Canada est assez bosselé donc il n’y aura pas de progrès normalement. »
A Montréal, Günther Steiner va aussi espérer que Mick Schumacher, ou Kevin Magnussen d’ailleurs, ne se crashent pas : non seulement en raison du manque de pièces mais aussi en raison des budgets plafonnés. Car la limite budgétaire, en période d’inflation, pourrait menacer aussi des petites structures comme Haas.
Cependant là encore Günther Steiner affiche quelque optimisme : Haas n’est pas en situation de risquer de manquer quelques courses comme Red Bull.
« Ce plafond budgétaire, combiné à l’inflation que connaît le monde, est devenu un sujet de discussion mais chaque équipe doit gérer la situation. La situation est que nous avons eu une inflation inattendue avec l’invasion de l’Ukraine principalement, alors nous essayons simplement de la gérer. C’est difficile, mais nous sommes habitués à gérer une organisation efficace et nous devons juste gérer le budget en conséquence. C’est ce que nous essayons de faire et je suis sûr que nous serons présents à toutes les courses et nous essaierons de faire des économies ailleurs. »