Felipe Drugovich a parcouru de nombreux tours du Hungaroring… dans le simulateur ces derniers jours.
Le pilote de réserve d’Aston Martin F1 a en effet accumulé les boucles virtuelles du tracé hongrois, afin de préparer au mieux les réglages de l’AMR24 pour ce week-end.
Après l’avoir arpenté des centaines de fois, que peut donc dire le Brésilien de ce tracé ? Mérite-t-il son surnom de tourniquet hongrois ? De Monaco sans les murs ?
« C’est l’un des circuits les plus courts de la F1, mais c’est aussi l’un des plus amusants, avec de jolis dénivelés et une bonne combinaison de virages lents et rapides. »
« J’ai piloté l’AMR21 (la F1 d’il y a trois ans, ndlr) au Hungaroring. Ce n’était peut-être pas la génération actuelle de F1, mais c’était tout de même une expérience fantastique. On se rend vraiment compte à quel point la piste est étroite lorsqu’on est dans une voiture de F1. C’est un circuit fluide et, à la vitesse d’une F1, il est très excitant à piloter. »
« Les qualifications sont très importantes en Hongrie. Des facteurs comme la dégradation des pneus pendant la course peuvent faciliter les dépassements, mais il est très difficile de dépasser, donc être bien placé sur la grille vous permet généralement d’obtenir un résultat positif en course. »
« Il est essentiel de bien maîtriser le secteur 2 pour réaliser un tour rapide lors des qualifications, car il s’agit d’une combinaison de virages à basse, moyenne et haute vitesse - vous devez bien les enchaîner pour éviter de perdre des dixièmes décisifs. »
« Il est difficile de réaliser un tour parfait sur le circuit en raison de la forte dégradation des pneus. En qualifications, vous pouvez partir avec des pneus tout neufs, mais ils se dégradent rapidement avec autant de virages - leur gestion est cruciale pour les qualifications et la course. »
On dit que les dépassements sur le Hungaroring sont quasiment impossibles. Felipe Drugovich rétorque : difficiles, mais pas impossibles.
« L’endroit où vous verrez le plus de dépassements est à la fin de la première zone DRS dans le virage 1. C’est une grosse zone de freinage. Vous en verrez parfois dans le virage 2, mais après cela il peut s’écouler un tour entier avant que vous n’ayez la chance de dépasser à nouveau. »
« Pour préparer un dépassement au premier virage, il est crucial de garder les pneus propres et de ne pas les faire surchauffer plus tôt dans le tour. »
« Les trois derniers virages du tour sont très importants pour un dépassement dans le premier virage et vous devez y être parfait. Si vous êtes derrière quelqu’un, vous devez sortir de son air sale dans cette séquence de virage pour rester proche, puis utiliser le DRS jusqu’au premier virage. »
« Vous pouvez également préparer un de vos dépassements dans le deuxième virage en simulant une tentative dans le premier virage, ce qui incite votre adversaire à défendre, et vous avez alors une meilleure chance de le dépasser dans le deuxième virage. »
Il devrait faire 32 degrés dans l’air sur le Hungaroring dimanche prochain : la dégradation thermique, la gestion de la chaleur seront donc des points cruciaux... L’endurance des pilotes sera aussi mise à rude épreuve.
« C’est un circuit où l’on n’a pas beaucoup de temps pour respirer. C’est un virage après l’autre avec très peu de longues lignes droites et, dans une F1, c’est assez dur physiquement, surtout quand il fait si chaud. »
« Le rythme des voitures en course est plus lent qu’en qualifications en raison de facteurs tels que la dégradation des pneus et la charge de carburant, de sorte que vous traversez les virages plus lentement qu’en qualifications, mais ce sera toujours difficile physiquement pour les pilotes. »
« Ils seront toutefois parfaitement préparés à relever le défi. Ils sont en excellente forme physique et s’hydrateront correctement tout au long du week-end. »
Le rôle de l’ombre de pilote de simulateur
En tant que pilote de réserve chez Aston Martin F1, Felipe Drugovich est donc l’homme de l’ombre de l’équipe de Silverstone.
Peut-il décrire plus en détails son quotidien, ou l’importance de son rôle ?
« Nous essayons toujours d’améliorer la voiture et le travail sur le simulateur en est un élément essentiel. Nous testons de nouvelles pièces susceptibles d’être utilisées dans les évolutions si les données indiquent un impact positif sur les performances de la voiture. »
« C’est vraiment gratifiant lorsque vous arrivez à la fin de la journée et que vous voyez dans les données qu’il y a des choses qui ont aidé à améliorer la voiture, sur la base de ce que l’équipe voulait essayer et de mon propre retour d’information. »
« Lors d’une semaine de course, je passe également du temps à me familiariser avec la piste et les réglages du week-end suivant. Je serai en Hongrie ce week-end avec l’équipe en tant que pilote de réserve et je dois être prêt si quelque chose arrive à Lance ou Fernando, donc je conduis sur le Hungaroring dans le simulateur cette semaine avant de m’envoler pour la Hongrie. »
« Ce week-end en Hongrie, je participerai aux réunions d’ingénierie et aux briefings et je donnerai mon avis là où je le pourrai, car nous sommes à la recherche d’un résultat positif. J’obtiendrai également autant d’informations que possible afin d’être prêt à conduire en cas de besoin. Je ferai tout ce que font Lance et Fernando. »