Comment Christian Horner est-il arrivé, à l’âge de 31 ans seulement, à devenir directeur d’écurie chez Red Bull Racing en F1 ?
Avant d’arriver à Milton Keynes, Christian Horner était le directeur de l’écurie Arden International en F3000 - où il avait fini par construire une structure gagnante.
Le moment était alors venu, selon lui, pour faire un pas en avant supplémentaire et de passer en F1, au pinacle du sport automobile.
Mais convaincre la marque à la boisson était une autre paire de manche. En vérité, Christian Horner a plutôt bien failli faire ses débuts en F1 au sein de la structure Jordan, aidé en cela par un certain Bernie Ecclestone… Christian Horner raconte.
« Je cherchais à entrer en Formule 1 et Bernie Ecclestone me poussait en disant : "Nous avons besoin de sang neuf en Formule 1, je veux me débarrasser de ce type, Eddie Jordan, il me rend fou, pourquoi n’achèterais-tu pas son équipe ? Je vous aiderai". »
« J’ai donc cherché à conclure un accord pour acheter ce qui était alors l’équipe Jordan. En même temps, je dirigeais un pilote junior Red Bull, Vitantonio Liuzzi, qu’Helmut Marko avait placé chez moi. Il s’occupait du programme junior de Red Bull. »
« L’accord avec Jordan est devenu de plus en plus compliqué et, au même moment, Red Bull a cherché à acheter ce qui était l’équipe de Formule 1 Jaguar. Ils l’ont acquise en novembre 2004 et ce mois-là, Helmut m’a appelé pour me dire : ‘Dietrich [Mateschitz] aimerait te voir.’ »
Christian Horner est alors allé en Autriche, rencontrer le milliardaire propriétaire de Red Bull. Un entretien d’embauche décisif, que Christian Horner sut réussir avec brio.
« Je suis donc allé à Salzbourg, je crois que c’était début décembre, et il m’a dit : "Ecoute, je veux changer la direction de l’équipe, j’ai de grandes ambitions avec cette équipe". »
« Ce qu’il disait était tellement convaincant : "Je veux que ce soit différent, je veux qu’il y ait une énergie différente, nous n’allons pas être corporate, nous allons faire les choses à la manière de Red Bull. Et je suis prêt à tenter ma chance avec toi. »
Christian Horner n’avait alors que 31 ans : une telle opportunité était quasiment inespérée à son âge, et il ne laissa pas passer l’occasion. Même pour un salaire relativement faible pour l’époque !
« A 31 ans, je n’ai pas eu à y réfléchir trop longtemps. Il m’a dit : "Ecoute, parce que je te donne ta chance et parce que tu es jeune, je vais te payer cette somme, ce n’est pas beaucoup, mais pour chaque point que tu marqueras, je te verserai une prime intéressante. Jaguar a marqué 9 points l’année dernière, donc si vous marquez 10 ou 11 points, ce sera un succès pour la première année. »
« Lors de la première course, nous avons marqué 9 points. »
« Nous avons ensuite marqué 34 points cette année-là et Dieu merci, sinon je n’aurais pas pu rembourser mon prêt. »
C’est donc en grande estime que Horner tient aujourd’hui Mateschitz, disparu en octobre 2022. Un PDG d’une multinationale certes, mais un PDG qui osait prendre des risques et faire confiance aux jeunes.
« Il m’a donné une chance, tout comme il a donné une chance aux jeunes pilotes. Il m’a donné ma chance en tant que jeune directeur d’équipe et il m’a soutenu, ainsi que l’équipe. »
« Les premiers temps ont été difficiles, car nous traversions une phase de construction, nous changions la culture et nous essayions d’intégrer le personnel adéquat, et Adrian [Newey] a été l’un d’entre eux à la fin de la première année. »
Un recrutement évidemment clef, qui changea le destin de l’équipe de Milton Keynes…