La farce des 1200 infractions aux limites de piste, le week-end dernier au Red Bull Ring, aurait-elle pu être évitée ?
Oui, s’il n’avait pas plu le samedi soir en Styrie ! Pourquoi donc ? Car la FIA avait prévu de doubler l’épaisseur des lignes blanches, notamment dans les virages 9 et 10, les plus litigieux.
C’est ce qu’a révélé Max Verstappen : le pilote Red Bull avait demandé à la direction de course, après des qualifications déjà litigieuses, de rendre les limites de piste plus visibles à l’œil des pilotes. Mais...
« Il y a eu une réaction après les qualifications, j’ai parlé à Niels Wittich [le directeur de course], ils allaient peindre les lignes blanches de manière à ce qu’elles soient un peu plus larges - mais ils n’ont pas pu à cause de la pluie, donc c’était juste malchanceux à cause de la météo. »
« Avec les nouvelles directives que nous avons, ils veulent vraiment s’en tenir à la règle de la ligne blanche, ce qui est très bien, mais nous avons certainement besoin d’une meilleure solution si nous roulons au large. »
« Pour nous, c’est bien de mettre du gravier à cet endroit, mais pour le circuit qui doit accueillir d’autres types de courses, c’est beaucoup d’argent à dépenser. »
« Peindre les lignes plus larges comme ils l’ont fait à Barcelone, comme au virage 12... - doubler la largeur en fait, c’est cela qui aurait aidé. Pour moi, à bien y regarder, cela aurait aidé dans 75 % des cas. »
Pour autant avec son avance confortable sur la concurrence, Max Verstappen avoue qu’il aurait moins joué avec ces limites de piste !
« Je veux dire pour être juste qu’en course, pour moi, c’était un peu plus facile - parce que vous ne poussez pas à la limite comme vous le faites dans les qualifications avec les virages à grande vitesse. »
« Mais nous pouvons faire mieux dans ce domaine. »
« Le problème, c’est que si c’était seulement un circuit de Formule 1, il serait facile de régler ça, mais nous devons le partager avec le MotoGP et ils veulent quelque chose de différent de nous. »
Kristensen veut du gravier, de l’herbe ou un bon vieux mur…
Max Verstappen avance donc la solution du gravier pour ne plus revivre pareilles mésaventures.
C’est aussi d’ailleurs ce que conseille, avec un regard affuté, Tom Kristensen, la légende des 24 Heures du Mans.
« C’est très frustrant pour un pilote. Je dirais certainement que les limites de la piste devraient s’imposer d’elles-mêmes. »
« Personnellement, je préfère que l’on soit ralenti lorsque l’on quitte la piste. »
« Ensuite, tout dépend si c’est un virage avec une vitesse rapide, moyenne ou lente. Mais peu importe, si c’est du gravier, de l’herbe ou un mur. »
Au Canada, la F1 n’a pas ce problème de limites de piste, rappelle le champion d’endurance, grâce au piégeux mur des champions !
« Nous en avons beaucoup parlé il y a quelques semaines au Canada, il y a le Mur des Champions - quel beau mur ! »
« On voit des pilotes qui ont du respect pour ça. Les pilotes aiment être plus cela que d’avoir une ligne blanche que l’on ne voit pas ou que l’on ne sent pas toujours. »
« Sur le circuit autrichien, en particulier dans les derniers virages (9 et 10), il est difficile pour un pilote de conduire au millimètre près avec un vibreur assez tranchant sur une ligne blanche. C’est difficile lorsque vous êtes sous pression pour aller plus vite, et que vous savez que vous devez faire mouche à chaque fois. »
« Mon opinion est aussi que nous avons probablement sûrement trop - c’est difficile à dire - regardé vers la sécurité, ce qui compromet le côté sportif du sport automobile en général. »
« C’est là que nous devons faire un peu marche arrière. Mais en restant raisonnable, nous avons juste besoin de gravier ou d’herbe. Pas de vibreurs qui peuvent endommager la voiture ou couper des pneus. »