S’il y a des progrès depuis quelques courses, la première moitié d’année de Mercedes n’est pas à la hauteur des attentes : l’équipe multiple championne du monde est à la peine, et n’a encore remporté aucune victoire.
Pour Toto Wolff, l’explication de ce revers est simple. Elle tient dans les choix faits par Mercedes sur sa nouvelle voiture, notamment à l’occasion du nouveau règlement aérodynamique de 2022.
« Nous nous sommes trompés sur la physique… Et la F1, c’est une histoire de physique » a-t-il confié au Financial Times.
Toto Wolff a souvent répété, du temps de la domination de Mercedes, qu’il ne fallait rien prendre pour acquis et que tout succès était précaire. Ce moment redouté, c’était donc pour 2022. Comment gère-t-il cette année bien particulière ?
Le directeur d’écurie révèle s’être inspiré de… Manchester United, le club de foot entraîné par Sir Alex Ferguson à l’époque.
« J’ai étudié pourquoi les grandes équipes n’étaient pas capables de continuer à remporter des titres d’affilée. Aucune équipe sportive, quel que soit le sport, n’a jamais remporté huit titres de champion consécutifs [sauf Mercedes, ndlr]. »
« Il y a de nombreuses raisons à cela, et la principale est l’humain. L’humain devient complaisant. Vous n’êtes plus aussi énergique qu’avant. Vous n’êtes peut-être pas aussi ambitieux. »
Qu’on se le dise : Toto Wolff ne perd pas espoir. Il estime même que la fin de la domination Mercedes est presque une bonne chose pour le sport.
« Si on continuait à dominer on tuerait la Formule 1 parce que personne ne la regarderait plus. »
« On me demande souvent : "C’est dur ?" J’ai eu tellement de périodes, tellement d’épisodes dans ma vie que je jugerais difficiles [son père est décédé d’un cancer alors qu’il était assez jeune, ndlr], que ceci n’est pas à la même échelle. »
« Si vous arrêtez de rêver, vous n’aurez plus de but, à mon avis. Ce n’est pas une connerie d’Instagram. C’est quelque chose que j’ai appris de Niki : hier n’est pas pertinent. »
Le style Toto Wolff
Toto Wolff continue donc à être lui-même, quels que soient les résultats.
Son style de management, peu agressif et faisant confiance à ses équipes, est désormais étudié à Harvard.
Il tient en une philosophie simple que Toto Wolff résume ainsi : déléguer la technique et s’occuper des ressources humaines.
« Je ne sais pas faire de l’aérodynamique mais je sais tout sur le gars qui peut le faire. »
Le style Toto Wolff, c’est aussi des coups de chaleur en plein Grand Prix : on se souvient qu’il avait explosé un casque audio durant le Grand Prix d’Arabie saoudite l’an dernier...
« Je ne suis pas fier de casser des casques mais c’est comme ça que je suis. C’est toujours le gamin agressif qui a eu une éducation très dure qui ressort. J’ai littéralement dû me battre pour me sentir bien. »