La crise du coronavirus continue d’inquiéter le monde de la F1 et une réunion a eu lieu à Barcelone entre la FOM et les équipes aujourd’hui.
A cette heure cependant, comme l’a encore confirmé Chase Carey aujourd’hui à Barcelone, seul le Grand Prix de Chine demeure officiellement reporté. Même si le virus a atteint tous les pays du début de saison (Australie, Bahreïn, Vietnam…), aucun report n’a été officiellement décidé.
Le Covid-19 place également les équipes devant un enfer logistique, puisqu’il faut aussi se rappeler que des pays interdisent à certains ressortissants (notamment italiens) de faire des escales dans leurs aéroports… et bien sûr, Ferrari et AlphaTauri ont à cet égard encore plus de maux de tête que les autres équipes basées au Royaume-Uni .
Comme le confie Claire Williams, les équipes sont en contact permanent avec la FOM et la FIA sur ces questions. La sécurité sera le premier impératif à rendre en compte selon la directrice adjointe de Grove.
« Comme Chase [Carey] nous l’a dit, la situation évolue de jour en jour et les conseils changent également, nous faisons donc le meilleur travail possible pour nous assurer que notre équipe est en sécurité et responsable dans les voyages que nous effectuons avec le nombre de personnes que nous emmenons. En fin de compte, nous devons également prendre conseil auprès de la F1. »
« La sécurité de notre équipe est la chose la plus importante. En ce qui concerne les voyages, nous suivrons les instructions de l’Organisation mondiale de la santé et les conseils qu’ils publieront, en les suivant chaque jour, heure par heure. »
« Nous avons des vols réservés pour aller à Melbourne, puis c’est direct vers Bahreïn. Il y a différents conseils sur la façon dont vous pouvez vous envoler pour le Bahreïn comme c’est le cas pour Melbourne. »
« Ce n’est pas comme si nous pouvions dire que nos premiers employés pouvaient partir comme ça, la semaine précédant Melbourne, nous avons besoin d’un planning clair et nous devons savoir quels itinéraires suivre. C’est donc une logistique très difficile à mettre en place avec une donne qui change d’heure en heure. »
La question des escales et des hubs est bien l’un des soucis principaux aussi du côté de Red Bull et de Christian Horner…
« Nous devons simplement rester vigilants et agir en se montrant responsables. Sur le plan logistique, le déplacement des personnes à travers le monde en ce moment est un défi, car tout le monde doit découvrir par quels hubs passer pour aller en Australie. »
Chez Haas, on semble surtout se reposer sur le savoir-faire et les conseils de la FOM et de la FIA, comme le confie Günther Steiner… qui refuse ainsi de trop s’agiter ou de paniquer pour rien.
« Je pense qu’en nous envoyant en Australie, ils feront en sorte que nous entrions tous et que nous en sortions tous. »
« Y entrer est une chose, en sortir est la suivante. Il y a des endroits pires où rester coincé que l’Australie, mais nous avons un travail à faire et nous devons revenir en Europe ou aller sur la prochaine course. Je suis sûr que la FOM et la FIA s’en occuperont pour nous, car ils sont en contact avec les autorités locales et elles peuvent prendre ces décisions. Nous n’avons pas notre mot à dire à ce niveau. »
« Nous ne savons jamais ce qui se passe vraiment mais en 24 heures j’ai l’impression que la situation s’est un peu apaisée. Les gens ont compris que nous devons rester calmes et ne pas paniquer. Cela n’a rien à voir avec la F1, c’est une question de maladie. Mais comme je l’ai dit, la FOM veillera sur nous. »
Mais puisque le coronavirus touche bien plus sévèrement l’Italie que le Royaume-Uni, les équipes basées dans la botte (Ferrari, AlphaTauri et dans un moindre mesure Haas avec Dallara), pourraient potentiellement être plus désavantagées que d’autres, notamment parce que certains ingénieurs seraient interdits de voyage. La question se pose aussi pour les ingénieurs de Honda – le Japon est un État aussi très touché.
Franz Tost, le directeur d’AlphaTauri, s’alarme ainsi d’une rupture possible d’équité dans le sport : ce serait en effet injuste que AlphaTauri soit plus affectée que Racing Point ou McLaren…
« Notre personnel doit commencer à s’envoler pour l’Australie à la fin de la semaine prochaine. Nous allons en Australie. C’est un beau pays. Nous voulons avoir un Grand Prix. Là, maintenant, je ne m’attends pas à ce qu’il y ait des problèmes. »
« Tout change toutes les heures et cela rend les choses difficiles ».
« Si des équipes ne peuvent pas courir pour une raison quelconque - je n’y ai pas pensé, et je ne suis pas non plus celui qui en décidera - alors je pense qu’il serait injuste de commencer la saison sans elles car c’est un gros désavantage, quel qu’il soit. »
« En ce qui concerne Bahreïn, si je suis bien informé, les personnes venant d’Italie doivent passer un examen médical et si elles ne sont pas malades, si elles n’ont pas le Coronavirus, alors elles peuvent, bien sûr, travailler là-bas. Et je m’attends à quelque chose de similaire avec la Formule 1. »
Mais si les consignes officielles au Bahreïn venaient à changer, et si le Royaume interdisait à tout Italien de toucher son sol… on imagine ainsi que Ferrari et AlphaTauri demanderont à la FIA d’annuler la course, pour des raisons éthiques.
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