Si l’ensemble des équipes était d’accord pour dire que la FIA avait bien travaillé dans le cadre de son enquête sur le dépassement des budgets capés sur la saison 2021, la sanction appliquée à Red Bull n’a en revanche pas satisfait tout le monde.
L’équipe autrichienne s’est vue infliger une amende de sept millions de dollars, mais aussi et surtout une réduction de 10% de son temps accordé en soufflerie pendant un an.
Si cela a paru léger pour certains, l’ancien pilote de F1 David Coulthard assure qu’il s’agit en réalité dune sanction relativement lourde.
"En Formule 1, la ligne de conduite est la suivante : ’L’aéro est roi’," a déclaré le vice-champion du monde 2001.
"Si vous avez une réduction du temps imparti en soufflerie mais que vous avez le meilleur package, et que vous êtes donc plus rapide que les autres, alors bien sûr que ça ne vous affectera pas tant que ça."
"Mais si vous comparez le rythme de développement des équipes entre le début et la fin de la saison, une voiture qui gagne le premier Grand Prix mais qui n’est pas développée ensuite peinerait à entrer dans le top 10 lors des dernières courses."
"C’est pourquoi je pense qu’il s’agit en réalité d’une pénalité sévère, mais celle-ci a bien sûr été convenue entre la FIA et Red Bull. C’est d’ailleurs agréable de connaitre ladite pénalité, car nous ne savons toujours pas ce qui a été décidé en privé avec Ferrari il y a quelques années avec leur moteur. Au moins, cette fois, nous avons eu droit à de la transparence."
Les autres écuries connaitront elles aussi de la controverse dans le futur
Si certains directeurs d’équipe, Toto Wolff notamment, jugent la sanction appliquée à Red Bull trop légère, Coulthard leur rappelle que personne n’est à l’abri de vivre une situation similaire à l’avenir.
"Imaginons que McLaren, Ferrari et Mercedes dépassent les budgets capés l’année prochaine car ils sont prêts à prendre cette même pénalité de 10% : ils ne le feront pas, car 10%, ce sont 10% et personne ne souhaite subir une telle réduction."
"Alors bien sûr, les adversaires disent cela car ce n’est pas eux qui sont concernés. Mais tant qu’ils seront en Formule 1, il se passera forcément quelque chose de controversé au sein de leurs équipes dans le futur, comme nous l’avons vu avec Ferrari."
"McLaren avait écopé d’une amende de 100 millions de dollars en 2007 pour avoir espionné Ferrari, et nous finissons par oublier ce qui s’est produit par le passé. Je pense donc que cela fait partie de la politique de la Formule 1 de voir les équipes dire : ’Nous sommes volées par l’arbitre, que ça nous plaise ou non’. Cet arbitre en question est la FIA, elle a dit ce qu’elle avait à dire et le dossier est clos."