La fin des couvertures chauffantes était prévue pour 2024 – mais elle a été reportée finalement d’un an (au mieux), au vu de l’ampleur des critiques.
Cette interdiction, motivée pour des raisons écologiques comme budgétaires, pourrait profondément changer le visage des courses : par exemple, l’overcut deviendra plus puissant que l’undercut, et les stratégies devront limiter les arrêts aux stands.
Des inquiétudes naissent aussi sur le risque de contournement de la règle. C’est ce que l’on peut observer en DTM, où il n’y a plus de couvertures chauffantes.
Le règlement interdit officiellement de chauffer les pneus au-delà de la température ambiante. Mais des équipes ont été accusées de contourner l’esprit du règlement, en utilisant la lumière du soleil pour chauffer les pneus.
Les portes des garages sont parfois laissées grandes ouvertes et les pneus placés avantageusement, parfois même sur des chariots, pour réceptionner le plus de lumière possible. Des équipes auraient même utilisé des tentes et des bâches noires, pour servir de ‘mini-four’ et maximiser la chaleur.
Mais pour Mario Isola, la F1 devrait éviter ce genre de contournement de la règle.
Le responsable de la Pirelli rassure : la FIA contrôlera beaucoup plus la F1 que les autres championnats, qui n’ont pas les mêmes ressources… En clair, la F1 est sinon plus professionnelle, du moins plus stricte !
« Nous devons tenir compte du fait que la F1 est un championnat d’un niveau différent. »
« Nous avons toujours beaucoup de discussions avec les promoteurs afin d’imposer les pressions minimales, de contrôler le carrossage. C’est ce que nous faisons en F1. »
« Les règlements sont très précis. Dans d’autres championnats, il n’y a pas tout ce monde pour surveiller. Il est donc très difficile pour le promoteur ou l’instance dirigeante de s’assurer que les équipes respectent les règles. »
« Si vous parlez d’un championnat national, vous avez peut-être 35 voitures et vous avez deux scrutateurs ; vous ne pouvez pas leur demander de contrôler la pression des pneus. »
« En GT, où la réglementation n’est évidemment pas aussi stricte, vous pouvez avoir recours à n’importe quel truc ou astuce pour chauffer le pneu avant d’entrer en piste. »
Mario Isola doute aussi de l’efficacité de ces mesures de contournement. Ne chauffer qu’une partie des pneus, exposée au soleil, serait en réalité contre-productif selon lui.
« Des équipes peuvent chauffer les pneus au soleil. Mais si vous exposez les pneus au soleil, vous avez aussi d’autres effets secondaires, comme les rayons UV. Ils peuvent avoir un impact sur le composé et tous les pneus du train ne sont pas à la même température ou dans les mêmes conditions. »
« Nous avons vu des mécaniciens devoir faire tourner les pneus… Il n’est pas bon d’avoir une partie du pneu qui est trop chaude et le reste du pneu qui est froid. »
« Certains de ces systèmes peuvent être très efficaces. Il faut donc veiller à rédiger des règles applicables, car si vous rédigez des règles qui ne sont pas applicables, c’est complètement inutile. »