Avant de devenir directeur d’écurie chez McLaren (avec grand succès pour le moment), Andrea Stella était surtout un ancien de la maison Ferrari (photographié ainsi en 2014 aux côtés de Fernando Alonso).
Formé à l’université de Rome, Stella a notamment pu travailler, à Maranello, en tant qu’ingénieur de course de Kimi Räikkönen ou bien sûr de Fernando Alonso, de 2010 à 2014.
Les tifosi en ont-ils cependant voulu à Stella de quitter Ferrari pour McLaren ? Qu’est-ce que cela fait, à un Italien pur jus, de finalement travailler pour une équipe purement britannique ?
« Je me souviens parfaitement qu’en arrivant chez McLaren, on a insisté sur le fait que j’étais Italien, ou que je venais de Ferrari et que j’étais maintenant directeur d’équipe chez McLaren. Mais pour être honnête, je n’ai rien vu d’anormal. Je pense que toutes ces réactions sur moi étaient en fait assez équilibrées. En fait, j’ai été très heureux et par la façon dont cela a été reçu en Italie » a confié sur ce sujet Andrea Stella au podcast "Beyond the Grid".
« Nous devons nous rappeler que je suis chez McLaren depuis 2015, donc je ne suis pas passé directement de Ferrari à directeur d’écurie de McLaren. J’étais déjà bien intégré au sein de McLaren et perçu comme un employé de McLaren, donc je n’ai pas l’impression qu’il s’agissait d’une discontinuité à cet égard. »
Titulaire d’un doctorat en mécanique des fluides, Stella était tout désigné pour travailler dans une équipe de F1. Mais comment s’est passé son recrutement ?
« C’était en 2000. J’ai fini par travailler chez Ferrari grâce au fait que Ferrari était en train de sélectionner des jeunes ingénieurs pour travailler en tant qu’ingénieurs de performance pour leur équipe d’essais privés. À l’époque, les essais privés étaient illimités. Chez Ferrari, je pense qu’à un moment donné, nous avions trois équipes d’essais. »
« Il y avait ce processus de sélection. Ferrari a demandé à certaines universités si elles avaient des noms à proposer ou des personnes intéressées par la Formule 1. J’avais déjà eu l’occasion d’exprimer mon intérêt pour la Formule 1 auprès des personnes qui travaillaient avec moi et du directeur de ma thèse de doctorat. J’ai eu la chance que cette connaissance se transmette d’une personne à l’autre et j’ai fini par faire partie du groupe de candidats. »
Ferrari avait donc trois équipes d’essais pour tester ses différentes nouveautés ! Une époque très lointaine de la nôtre, en cette ère des budgets plafonnés... Quelle époque Andrea Stella préfèrerait-il avec le recul ?
« C’était différent parce qu’aujourd’hui, vous essayez de maximiser ce que vous pouvez faire pour générer autant de performances que possible dans le cadre des contraintes. Dès que vous avez une idée, dès que vous dites "Je veux aller faire des essais ", "Je voudrais tester ce développement", en fait, vous devez immédiatement encadrer ce projet ou cette idée dans le cadre des restrictions imposées par les règlements. »
« Ce n’est pas un commentaire négatif. Je pense que ces restrictions ont leur raison d’être. Elles contribuent à créer un niveau de jeu équitable et à assurer la longévité et la viabilité, d’un point de vue financier, de ce sport. Il y a 23 ou 24 ans, si vous aviez une idée sur la manière d’améliorer les performances, dans la plupart des cas, vous n’aviez pas ces restrictions. Il s’agissait donc de savoir comment y parvenir : "De qui avons-nous besoin, de quelles ressources avons-nous besoin, où devons-nous aller ? Créons-le". Aujourd’hui, vous êtes contraint de réfléchir à l’intérieur de limites, alors qu’à l’époque, vous étiez presque simplement contraint de penser quelque chose comme : "comment puis-je faire un pas de plus par rapport à mes concurrents ?" »