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De la Rosa : Les problèmes chez HRT étaient ’difficiles à croire’

Un manque de moyens et un véritable amateurisme

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Pedro de la Rosa a souvent couru pour des équipes de fond de peloton en F1, et il se souvient avoir eu l’espoir que cela se passerait bien pendant un très court laps de temps. En effet, il a terminé sixième de sa première saison et a alors cru qu’il pourrait régulièrement prétendre à ce résultat, mais n’a plus inscrit de points après cela.

"Je me souviens que le dimanche soir, je dînais avec ma femme et nous parlions de la Formule 1. Je me disais que tout le monde disait que la Formule 1 était difficile, mais en fait, dès la première course, j’étais sixième, ce n’est pas si difficile que ça, vous savez" raconte De la Rosa, qui précise que les choses se sont dégradées très vite.

"La période de lune de miel s’est terminée après la première course ! Vous commencez à faire face à la réalité : problèmes de fiabilité, manque de rapidité, problèmes de budget. Vous réalisez à quel point la F1 est difficile. Vous prenez des tours, et pour un pilote, être doublé, c’est la pire chose qui puisse arriver."

Après de nombreuses années en tant que réserviste chez McLaren F1, de la Rosa a retrouvé un volant de titulaire en 2010 chez Sauber. De nouveau, il a connu une expérience frustrante à cause d’une équipe en difficulté financière.

Des tensions avec Peter Sauber

Lorsqu’il est arrivé chez Sauber cette année-là, l’équipe venait d’être vendue par BMW, qui avait quitté la F1, et le team avait du mal à s’ajuster à son retour à un statut d’indépendant : "Il était difficile de faire partie d’une équipe qui voulait être grande mais qui devait en fait être petite."

"Le fait de perdre beaucoup de personnes au cours de l’année a créé beaucoup de tension à l’intérieur, car lorsque des personnes commencent à perdre leur emploi, les autres deviennent un peu nerveux."

"C’était très difficile pour tout le monde, et aussi pour la direction, parce qu’ils ont dû prendre des décisions vraiment difficiles, donc ce n’était pas une saison confortable, et je n’ai jamais fini la saison parce qu’ils m’ont viré."

De la Rosa raconte que Peter Sauber pensait que "sa voiture devait être sur le podium", mais l’Espagnol lui avait répondu "il n’y a aucune chance que cette voiture soit construite pour le podium, nous n’avons pas d’argent pour le développement !".

"Il m’a dit qu’il prendrait [Nick] Heidfeld, qui était très similaire à [Robert] Kubica, pour me prouver que j’avais tort. J’ai dit ’je peux vous garantir que c’est impossible’. Il m’a dit ’Kobayashi est un débutant, tu devrais être une seconde plus rapide que lui’ et j’ai répondu ’Kobayashi est un meilleur pilote que tu ne le penses’, ce qu’il a prouvé en remportant le WEC."

"La réalité, c’est que cette voiture n’est jamais montée sur le podium, et que Heidfeld n’a jamais battu Kobayashi. La réalité, c’est que nous n’étions pas d’accord, nous n’avions pas la même opinion, mais l’année suivante, après l’accident de Checo [Pérez] à Monaco et alors qu’il ne se sentait pas bien au Canada, le premier gars qu’ils ont appelé, c’est moi, donc nous nous sommes retrouvés quelques mois plus tard."

HRT, le rêve espagnol refroidi par l’amateurisme

En 2011, de la Rosa a obtenu un volant pour la saison 2012, dans la petite équipe, qui allait alors disputer sa troisième saison. Il a donc rompu tous ses liens avec McLaren et a annoncé cette nouvelle à Ron Dennis, qui l’a averti de son erreur, tout en écorchant le nom d’une équipe qui avait du mal à se faire sa place.

"J’ai appelé Ron, car je me souviens lui avoir dit en Chine ’je veux partir, je veux faire de la course’. Il m’a répondu ’je comprends, mais où vas-tu courir ?’ J’ai dit que je courrais l’année suivante pour HRT."

"Ron est devenu soudainement nerveux lorsque j’ai dit HRT. Il ne m’a plus jamais regardé dans les yeux, il a pointé ma poitrine à nouveau ’HRC ? Tu dois être complètement cinglé’. Je ne lui ai pas dit ’désolé, c’est HRT’. Cela prouvait que Ron ne savait même pas quelle était l’orthographe de cette équipe et qu’il s’en fichait."

"Je savais où j’allais, quels types de défis nous allions devoir relever. C’était une équipe sans budget, une équipe qui se restructurait, mais c’était une équipe espagnole de Formule 1. A la fin de ma carrière, c’était ce que je voulais le plus. J’ai réalisé que si je ne m’engageais pas, je ne reverrais jamais une équipe espagnole de Formule 1."

Mais le rêve a vite tourné au cauchemar, la faute à un manque de moyens criant, et à une équipe non formée : "Honnêtement, c’est l’une des années les plus difficiles à croire que j’ai passées en Formule 1. Lors des premières courses, le DRS ne fonctionnait pas, nous n’avions pas de budget pour le KERS."

"Je me souviens qu’après notre qualification en Malaisie, notre directeur d’équipe Luis-Perez Sala nous a dit ’lorsque vous passez au stand et que nous changeons les pneus, sélectionnez le point mort mais ne faites pas tourner le moteur parce que je veux que les mécaniciens remplacent les pneus en toute sécurité. Si vous mettez les gaz, ils seront plus stressés, faites-le lentement et en toute sécurité’. Je lui ai répondu ’Luis, aucun directeur d’équipe ne m’a jamais dit de faire quoi que ce soit lentement !’ Mais c’était une mentalité différente."

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