Le PDG du groupe Renault, Luca de Meo, a répondu aux incitations nées sur les réseaux sociaux et certains médias à vendre l’équipe Alpine F1.
Le projet français patine à nouveau en 2024, après de multiples crises au niveau des ressources humaines comme de la technique. Certains estiment qu’il serait temps que Renault investisse TRES sérieusement dans son équipe ou alors laisse la main à une entité bien plus volontaire, comme Andretti F1.
Mais dans une interview à Autocar, de Meo dit que les difficultés actuelles de l’équipe n’entraînent aucune sorte de remise en question. Il a évidemment bien conscience de la valeur actuelle d’une équipe présente en F1 et de l’énorme retombée en termes d’image. Alpine F1 doit mieux faire cependant selon lui, bien évidemment.
"Je veux que ce soit très clair. Il n’y a aucune chance que nous abandonnions. Ce n’est pas mon style. Nous ne vendrons même pas une partie de l’équipe. Nous n’avons pas besoin d’argent. J’ai eu des gens qui ont fait des offres à gauche et à droite, puis qui en ont parlé dans la presse. Mais nous ne sommes pas intéressés. Ce serait stupide et je ne le ferai pas."
De Meo est conscient des soucis d’Alpine F1, bien entendu, et ne les nie pas. Mais il reste positif.
"Lorsque nous avons commencé l’ère hybride [il y a 10 ans], notre moteur n’était pas performant. Nous avions été champions du monde avec Red Bull, mais avec l’hybride, les choses ont mal tourné. Même le moteur que nous avons développé en 2021 avait un désavantage de 0,2 à 0,5 seconde à chaque tour. Et cette année, nous avons foiré la voiture. Si l’on combine tout cela, nous sommes à 1,5 seconde de là où nous devons être."
"Pour cette année et 2025, nous allons essayer de faire au mieux avec la configuration actuelle, puis nous efforcerons de faire en sorte que les choses se passent bien pour le prochain cycle. C’est le défi. Mais nous ferons tout ce qui est nécessaire pour être une équipe compétitive."
"J’attends une bien meilleure performance de l’équipe. Nous ne sommes pas ici pour être 16e. Nous devons être dans le coup aussi souvent que possible. Parfois, vous êtes deuxième, parfois cinquième, mais cela devrait être notre niveau."
La vente de 24% des parts de l’équipe à des investisseurs américains n’était pas non plus un mauvais signal selon lui.
"Ces gars sont des experts dans le développement de franchises sportives. Nous sommes des passionnés de voitures – des ingénieurs et des techniciens – mais ils savent comment faire passer une valeur comme celle des Dallas Cowboys d’un milliard de dollars à 8 milliards de dollars en quelques années seulement. Ils connaissent les affaires et c’est pourquoi nous avons besoin d’eux."
Et pour investir davantage dans l’équipe, De Meo souhaite aussi être rassuré par ses propres hommes.
"Je n’ai jamais dit non à l’investissement. Mais il faut qu’ils apportent de bonnes idées. Il faut trois éléments en F1."
"Le premier est une équipe de qualité composée de personnes de premier ordre. Le deuxième est la rage de course, l’obsession de gagner. Le troisième est la collaboration et la confiance au sein de l’équipe, un esprit de coopération qui rend les choses plus faciles."
"Alpine devrait être l’une des équipes de F1 les plus larges d’épaules, car elle bénéficie du soutien du groupe Renault. Je ne pense pas que nous méritions d’être une équipe de premier plan à l’heure actuelle, mais nous ne sommes pas en F1 pour faire du tourisme, nous devons donc travailler dur."
"Bien sûr, nous avons fait des erreurs. Cela arrive. Mais je pense que nous avons raison de mettre la F1 au cœur d’Alpine et de peindre la voiture en bleu pour représenter une culture automobile distinctive. Cette marque est tout à fait légitime car elle a toujours été en compétition. Mais elle peut faire beaucoup mieux et je ne veux pas laisser passer cette opportunité."