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De Shanghai à Sheffield : Zhou raconte son épopée ‘sombre’ et solitaire

Il était ‘en larmes’ après Bahreïn 2022

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En arrivant chez Alfa Romeo début 2022, Guanyu Zhou avait dû aussi essuyer beaucoup de critiques sur son statut supposé de pilote payant – allant même jusqu’à subir une campagne de harcèlement.

Pour The Race, Guanyu Zhou a évoqué cette période bien pénible pour lui et tout à fait intolérable – il fustige ainsi, à l’image de Valtteri Bottas, les funestes « guerriers du clavier. »

« Les gens dans le paddock ont toujours été corrects. C’est plus à l’extérieur, les fans sur internet, les gars sur les claviers, ils sont un peu durs ou injustes. »

« Ce n’est pas quelque chose à quoi je m’attendais, quand vous atteignez votre rêve et que vous recevez toute cette haine sans raison. »

« C’est génial d’avoir utilisé cette saison 2022 pour changer un peu mon image, pour que les gens me connaissent mieux. »

De même que Sergio Pérez avait pu assurer que les pilotes mexicains en F1 étaient vus plus négativement (voir notre article), comme des buveurs de tequilas (Helmut Marko dixit...), de même, les pilotes chinois auraient-ils aussi plus de barrières, de préjugés à surmonter ? Guanyu Zhou estime ainsi être victime d’un traitement de défaveur.

« Ouais, c’est vrai. Disons-le, pour être tout à fait ouvert, c’est définitivement vrai. »

« J’ai lu ce que Checo a dit. Si vous êtes un pilote chinois, c’est encore pire, probablement deux fois pire que ce qui a touché les pilotes mexicains ! »

« J’ai vécu ce genre de situation de nombreuses fois au cours de ma carrière. J’ai l’habitude de me débarrasser de toute cette attention inutile, de me concentrer uniquement sur mon travail. »

« C’est toujours assez injuste ou mauvais de voir comment les gens sont encore jugés par toutes les nationalités. Ce n’est certainement pas la voie que nous devrions suivre. »

Les critiques négatives prirent heureusement fin très vite - à vrai dire, dès le premier Grand Prix, à Bahreïn, où Guanyu Zhou ouvrait déjà son compteur points. Un moment forcément poignant.

« J’étais en larmes parce que c’était très émouvant ce qui s’est passé. Avant la course, j’étais très nerveux parce que vous ne pensez pas que la première course est excitante. C’était juste nerveux, intense. »

« Mais j’ai terminé dans les points, et c’est une sorte d’énorme réussite pour moi. C’est assez fou comment ce voyage a été. Parce que ça n’a pas été un voyage facile. » »

Un parcours semé d’embûches

De même que pour Sergio Pérez (voir son récit impressionnant), Guanyu Zhou a aussi dû faire face à une grande difficulté d’adaptation, en passant de Shanghai à Sheffield pour ses débuts en karting. Il raconte son aventure, confirmant ainsi qu’il est bien plus aisé pour un pilote originaire du Royaume-Uni ou d’Italie à percer en sport automobile.

« Je ne comprenais rien à l’anglais... »

« C’est assez impressionnant. Il faut évoluer dans une culture différente, dans une ville et un pays différents, on se sent seul, parce qu’on ne connaît pas la région ou les gens. Il faut se faire des amis et apprendre à vivre là-bas. »

« Vous avez juste quelques personnes qui vous ont aidé lorsque vous êtes entré à l’école, vous commencez à établir des relations, mais vous ne comprenez rien. Il y a beaucoup d’inconvénients parce que vous n’avez pas beaucoup d’amis la première année. »

« Mais pour moi, il y avait un côté assez sombre, parce que tout était un monde complètement nouveau, différent pour moi. Je ne parle pas de déménager à Londres, je parle de Sheffield ! C’est une grande différence avec Shanghai. »

« Vous voyagez tout le temps, vous faites vos devoirs et vos examens. Il n’y a rien d’autre, vous n’allez pas en vacances, vous êtes soit à Sheffield en train d’aller à l’école, soit en train de voyager avec votre équipe dans le van. »

« C’est donc assez calme... Je ne m’ennuyais pas, parce que j’adore les courses de karts, mais vous n’avez pas beaucoup de temps comme les autres, pour sortir et vous amuser. C’est toujours assez intense. Vous êtes juste en train de courir, toujours très concentré. »

« Vous êtes en quelque sorte toujours seul. C’est comme ça qu’on devient plus fort. »

L’arrivée en Europe fut également un choc de réalité, pour la compétitivité ou la fierté de Guanyu Zhou...

« Quand j’étais en Chine, avant de déménager, j’ai littéralement tout gagné là-bas. »

« J’étais presque 1er à chaque session du championnat national chinois. Il y avait huit manches, et je les ai toutes gagnées. J’étais la première personne à le faire ! »

« Donc, vous allez en Angleterre en vous attendant à être au moins dans le top 10, et j’étais dans 13e ou 14e, mais il y a 40 pilotes. Le top 5 était une vraie réussite. Donc, rapidement, vous sentez que vous devez vraiment faire quelque chose de spécial. Et la F1 était encore très loin… »

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