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De Vries a bien failli ’abandonner’ son rêve de Formule 1

Ses débuts en monoplaces étaient compliqués

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Au moment où la saison 2023 de Formule 1 débutera à Bahreïn, Nyck de Vries abordera sa première saison comme pilote titulaire, le tout à déjà 28 ans. Il fera ainsi partie des pilotes les plus "âgés" de la grille, une situation inhabituelle dont l’intéressé est d’ailleurs conscient.

"Je suis l’un des gars les plus âgés, le voyage a été long jusqu’ici," a déclaré le pilote AlphaTauri. "J’ai en fait grandi aux côtés de certains pilotes qui sont actuellement sur la grille. J’ai la sensation de faire partie de leur génération."

Bien avant d’arriver en F1, à l’époque où il a brillé en karting, le Néerlandais se souvient du moment où il incorporait le giron de McLaren F1, à l’image de Lewis Hamilton avant lui : "Nous avions connu le succès en karting. Nous avions gagné le championnat d’Europe et deux championnats du monde consécutifs, tout en ayant signé avec McLaren à l’époque."

"Je pense que le timing était bon car Lewis venait de faire ses débuts en Formule 1, et nous connaissons tous le succès qu’il a rencontré par la suite. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’équipes étaient intéressées par les jeunes pilotes afin de reproduire des parcours similaires."

L’arrivée en formules de promotion n’a en revanche été simple pour de Vries, qui a notamment été contraint d’évoluer trois saisons en Formule Renault 2.0.

"Les premières années en monoplace ont été compliquées je dirais. Je pense qu’elles étaient correctes en termes de performance, mais parce que les attentes étaient très élevées, je ne pouvais probablement jamais faire assez bien. Il m’a fallu un peu plus de temps pour me mettre à niveau."

"De plus, je pense que j’étais aussi sous-développé physiquement parlant. J’ai éclos sur le tard, j’avais 17 ans mais j’avais le corps d’une personne de 14. Mais j’ai finalement remporté le championnat de Formule Renault, puis terminé troisième en Formule Renault 3.5, qui était à l’époque l’équivalent actuel de la Formule 2. Et puis je rejoignais le GP3 en 2016, qui était probablement ma saison la plus difficile en monoplaces."

Sixième du championnat cette saison là avec ART, quand ses coéquipiers Charles Leclerc et Alex Albon terminaient aux deux premières places, Nyck de Vries commençait à sentir que le vent tournait chez McLaren F1, avec notamment l’arrivée de Zak Brown en tant que PDG.

"A la fin de cette année-là, il y avait du changement à la tête de McLaren et je perdais leur soutien financier. A partir de là, je commençais une période compliquée car je ne savais pas comment j’allais poursuivre ma carrière sans soutien. Je terminais donc par faire un test en DTM avec Audi ainsi qu’une Ferrari en GTE. J’envisageais alors fortement de m’éloigner de mon rêve qui était évidemment la Formule 1."

Un rebond inespéré en Formule 2

Mais finalement, le pilote néerlandais recevait l’opportunité de courir en Formule 2 pour la saison 2017, grâce au soutien de Ricardo Gelael, le père du pilote Sean. Le tout à la dernière minute.

"Littéralement une semaine avant le premier test de l’année en F2, tout s’est en quelque sorte mis en place grâce à l’aide de Ricardo Gelael. J’ai ainsi pu m’y présenter."

"A l’époque, l’équipe Rapax était déterminée à m’accueillir et elle m’a aidé pour que ça se concrétise. Mais nous n’avions qu’un tiers du budget et je savais que ça allait être difficile de faire toute la saison. Mais cela me permettait d’être recruté par Prema pour la saison suivante."

Cette première année en F2 n’était "pas une vraie saison. Je n’avais pas de réelle chance de me battre pour quoi que ce soit. Il était surtout question de survie et de rester en monoplaces, ce que nous sommes parvenus à accomplir."

Avec Prema en 2018, de Vries a terminé quatrième du championnat derrière George Russell, Lando Norris et Alex Albon. Et le Néerlandais est aujourd’hui persuadé qu’il aurait pu faire mieux.

"Si je n’avais pas commis certaines erreurs, nous aurions pu terminer deuxième ou troisième. Je pense que nous avions un bon rythme, nous avions remporté quelques courses, mais je commettais des erreurs trop coûteuses. En Formule 2, en particulier avec deux courses par weekend, tout peut très vite être gâché."

"A deux reprises, nous nous battions pour la victoire mais cela se terminait en crash. Et cela vous fait perdre deux courses en un seul weekend. Le top 3, George, Lando et Alex, ont été promus en Formule 1, tandis que je terminais quatrième et que ce n’était pas mon cas."

"Avec le recul, c’était de ma faute si je n’ai pas pu marquer plus de points cette année-là. Nous avions clairement le rythme et avions remporté plus de courses que ceux qui ont terminé devant nous au classement."

Une pression qu’il n’a pas su gérer chez Prema

Et de Vries d’admettre qu’il ne gérait "pas assez bien la pression de l’équipe. Ils venaient de remporter deux championnats avec Pierre Gasly et Charles Leclerc et leurs attentes à mon égard étaient donc très élevées, et je me suis laissé dominer par cela."

"Je me souviens d’un moment à Bahreïn, nous nous étions qualifiés quatrième, ce qui, en F2, est toujours bien, car il y a deux courses et être dans le top 7 est important pour la régularité. Mais à mon retour dans le garage, l’équipe m’a dit que si je ne gagnais pas le championnat, ce serait de ma faute car je n’étais pas en pole. Et cela m’affectait. Je ne gérais pas suffisamment bien cet environnement à l’époque."

Lors de l’épreuve suivante en Azerbaïdjan, de Vries connaissait un moment compliqué après une lutte avec Russell : "Je me battais pour la victoire face à George et après la voiture de sécurité, j’ai tenté quelque chose et nous sommes tous les deux sortis de la piste. Je ne marquais aucun point alors que j’aurais pu prendre la deuxième place."

"J’avais tellement peur de rentrer au garage. Je suis littéralement parti en ville et je me suis assis sur un banc de la ville de Bakou pour pleurer. J’ai ensuite envoyé un texto à mon coach de l’époque pour lui demander s’il avait besoin de moi. J’étais parti pendant environ une heure et demie car j’avais trop peur de revenir. Je n’arrivais pas à gérer une telle pression."

La revanche et le titre avec ART

Et puis la saison 2019 est arrivée. Cette fois, Nyck de Vries remportait le titre devant Nicholas Latifi avec l’équipe ART.

"En rejoignant ART, nous avons beaucoup parlé de mon expérience, de ce que j’avais traversé et ils m’ont beaucoup soutenu. Nous étions essentiellement concentrés su le fait de marquer des points, tandis qu’en 2018, nous essayons surtout de gagner des courses plus que le championnat."

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