Sacré champion de Formule 2 en 2019, Nyck de Vries aura dû patienter quatre ans avant d’enfin devenir titulaire en Formule 1. Mais entre-temps, il a également évolué en Formule E, où il devenait là aussi champion durant la saison 2020/2021 avec Mercedes. C’est d’ailleurs ce qui lui ouvrait une porte vers la F1, puisqu’il était aussi pilote de réserve pour l’écurie allemande et ses clientes.
"À l’époque, Mercedes construisait une nouvelle équipe en Formule E," a déclaré le pilote AlphaTauri. "J’ai quitté le giron McLaren parce que je ne voyais pas vraiment ce que cela pouvait donner, même si je gagnais en Formule 2. J’ai commencé à faire du travail en simulation chez Mercedes, et c’est ainsi que notre relation de travail a commencé et que je me suis retrouvé en Formule E."
Le Néerlandais avait enfin sa chance de participer à un Grand Prix en Italie l’année dernière. Mais cela aurait pu ne jamais se faire puisqu’il aurait également pu disputer les 6 Heures de Fuji en WEC le même weekend. De Vries était finalement bien à Monza, dans un premier temps seulement pour disputer les EL1 avec Aston Martin F1.
"Il y avait une manche du WEC à Fuji ce week-end-là, et j’avais l’opportunité de courir pour une équipe qui m’aurait permis de me battre pour la victoire. En fait, j’étais très désireux d’aller à Fuji parce que j’allais courir, et je savais qu’en allant à Monza, je ne courrais pas, en tout cas pas sur le papier."
"Mais évidemment, nous nous sommes engagés à faire plusieurs EL1 et il s’est avéré que c’était mieux pour tout le monde que je fasse les EL1 de Monza avec Aston Martin. Donc au lieu de courir à Fuji, je faisais ces essais avec Aston, ce qui était évidemment génial aussi."
"Ce soir-là, j’étais super détendu : mon week-end était terminé, j’avais disputé ma séance d’essais libres et je me détendais."
"Je ne pouvais pas comprendre ce que James Vowles venait de dire"
Mais bien sûr, le samedi matin, une immense surprise attendait Nyck de Vries du côté de Williams F1, Alex Albon ayant dû être opéré d’une appendicite ce weekend-là.
"Je suis arrivé sur le circuit le lendemain matin et j’avais une apparition de prévue au Paddock Club à 10 heures, et il était encore assez vide, donc plutôt que de parler devant une foule, je suis allé m’asseoir avec quelques invités, j’ai commandé un cappuccino, et James Vowles m’a appelé et m’a dit : ’Peux-tu venir au bureau de Mercedes ? Tu pourrais courir pour Williams’."
"Et je ne pouvais pas comprendre ce qu’il venait de dire. Je pensais qu’il parlait de l’avenir, peut-être de la saison suivante, je n’avais pas compris. Je suis descendu chez Williams pour comprendre quel était le problème. Malheureusement, Alex avait été hospitalisé pendant la nuit à cause d’une appendicite. Et ensuite, je ne savais pas si j’allais courir ou pas."
"Mais 20 minutes plus tard, lors de la réunion précédant les EL3, il était devenu clair que j’allais le faire et à partir de ce moment-là, je n’ai plus quitté le bureau d’études ni le garage."
La suite a été glorieuse pour de Vries, neuvième de sa première course en F1 et nettement supérieur à son coéquipier, Nicholas Latifi. Cela valait bien un dîner avec son compatriote Max Verstappen après la course.
"Nous avons dîné ensemble le lundi soir pour célébrer sa victoire et mes débuts. C’était donc agréable de partager ce moment avec lui. Nous avons évidemment parlé de l’avenir et des opportunités. Et je pense que le plus important que j’ai retenu de ce dîner, c’est que j’étais encore perçu publiquement comme un pilote Mercedes, ce que j’étais jusqu’à la fin de l’année 2022. Je pense qu’il était important pour moi de clarifier que je faisais partie de Mercedes jusqu’à la fin de l’année 2022."
Et le Néerlandais a bien fait puisque quelques semaines plus tard, on apprenait qu’il serait titulaire chez AlphaTauri pour la saison 2023.