Pirelli prévoyait, avant la course au Red Bull Ring, qu’un arrêt aux stands était possible en course : finalement, avec une usure plus prononcée, et une voiture de sécurité virtuelle, la plupart des pilotes, dont Charles Leclerc et Max Verstappen, en ont fait trois !
L’usure plus importante des gommes était la petite surprise de ce dimanche. Et pour cause, les averses de dimanche matin ont remis à zéro la piste, ce qui a donc logiquement rendu la vie plus difficile aux pneus. Les essais libres réduits à une heure, en raison du Sprint, ont pu aussi jouer.
La Red Bull de Max Verstappen, en particulier, usait plus ses pneus, forçant le Néerlandais à rentrer aux stands dès le 13e tour pour échanger ses mediums contre ses durs. Les Ferrari n’ont suivi que 13 tours plus tard, gardant ainsi un avantage considérable en termes de durée de vie, permettant à Charles Leclerc de dépasser facilement Max Verstappen lorsqu’il revenait sur lui.
Leclerc et Verstappen ont chaussé des durs pour le deuxième comme troisième relais. C’est d’ailleurs la même stratégie qu’a employée Mick Schumacher chez Haas. Au contraire de Lewis Hamilton, qui était sur une stratégie légèrement différente (mediums, durs, mediums.).
Les pilotes partis en durs, comme Fernando Alonso ou Guanyu Zhou, ont logiquement fait durer leur premier relais. Le pilote Alpine aurait d’ailleurs pu signer un top 7 sans un troisième arrêt intempestif pour cause de vibrations dans les Pirelli, juste après son deuxième arrêt. Globalement, les durs avaient donc une durée de vie moins importante que prévu.
Quant aux mediums, les pneus du départ pour 16 pilotes, Ferrari les a donc mieux gérés que Red Bull en prolongeant efficacement le premier relais. Lance Stroll a aussi effectué presque la moitié de la course avec ces gommes chez Aston Martin F1.
Les tendres n’ont pas été de sortie ce dimanche, fort logiquement compte tenu de l’usure constatée.
Cette course de décalages stratégiques a plu à Mario Isola. La règle du libre choix de pneus permet bien de telles différences : encore un succès pour les stratégies Pirelli cette année.
« Nous sommes heureux. Les trois gommes ont fait preuve de polyvalence et de performance sur différentes voitures et configurations tout au long des trois jours de ce week-end de sprint très spécifique, sur un circuit unique comme Spielberg. Cela arrive une semaine après Silverstone : deux circuits qui ne pourraient pas être plus différents, mais où la combinaison des voitures et des pneus a garanti un grand spectacle. »
« Le medium a montré d’excellentes performances, tandis que la dégradation du pneu dur était plus importante que prévu : probablement parce que les équipes n’ont pas eu le temps de le tester à fond en conditions de course lors des essais libres, en raison de la nature condensée de ce week-end. »
« Une grande partie de la dégradation observée était également due au trafic sur ce tour si court, car lorsque les voitures se battent, elles demandent plus d’énergie à leurs pneus. »
Mario Isola rappelle que Pirelli va rester au Red Bull Ring, avec quatre équipes mobilisées pour les tests des pneus de l’an prochain.
« Je suis heureux de tous les commentaires positifs sur le travail effectué par tout le monde ici et à notre base à Milan, mais il n’y a pas de temps pour se reposer : nous restons au Red Bull Ring pour notre dernier test de développement 2023, impliquant quatre équipes qui se partageront les tâches mardi et mercredi. »